Boeing 737 MAX 8 : un vrai cercueil volant sur les têtes ? (Partie 1)
En quatre mois, deux crashes du Boeing 737 MAX 8 ont causé la mort de plus de 340 personnes. Des pays ont choisi de le clouer au sol. Mais pour certains spécialistes en aéronautique, il n’y a pour l’instant pas de raisons de s’inquiéter. Le Max 8 est la dernière évolution du 737. Le crash du 10 mars 2019 a causé la mort de 157 personnes à bord d’un Boeing 737 MAX 8. 149 passagers et huit membres d’équipage. Ethiopian Airlines a précisé qu’aucun des passagers n’a survécu à l’accident.. (LIRE AUSSI : Crash en Iran : 187 personnes mortes par « erreur » ou par folie humaine ?).
Au cours d’une conférence de presse, le PDG de la compagnie, Tewolde Gebre Mariam, a annoncé que des victimes de 35 nationalités différentes se trouvaient dans l’avion au moment du crash. Aucun Camerounais. Hormis avoir présenté ses condoléances, Boeing devrait dépêcher sur place une équipe de techniciens et d’ingénieurs pour enquêter. Comme le veut l’annexe 13 de la convention de Chicago si sa responsabilité est établie. Sur ce modèle, Boeing a ajouté des protections liées à l’évolution du centrage de l’avion qui doit garder l’avion dans une situation stable et sécurisée. C’est le fameux système qui avait été pointé du doigt en Indonésie.
Le Boeing 737 MAX 8 de plus en plus banni du ciel
À l’époque du Lion Air, les pilotes n’étaient pas informés de l’existence de cette protection et des éventuelles pannes qui pouvaient se déclencher. Depuis cet accident, tous les pilotes ont été informés et logiquement, ce même dysfonctionnement n’aurait pas dû être géré de la même manière. Si l’accident de dimanche a la même cause, on pencherait pour un défaut de formation. Mais même pour le crash du Lion Air, les conclusions de l’enquête ne sont pas encore disponibles. Mais si l’accident ne relève pas des pilotes, alors il y aurait raison de penser à un défaut de fabrication.
Plus de 10 000 modèles B737 ont déjà été construits. Parmi eux, 350 MAX 8 sont en activité. Peut-être autant de cercueil volant sur nos têtes. Plusieurs pays et compagnies ont préféré clouer au sol ces appareils, le temps d’y voir clair. Dès lundi, la Chine, qui représente un cinquième des livraisons mondiales de cet appareil, a demandé à ses compagnies aériennes nationales de suspendre les vols de leurs Boeing 737 MAX 8 en attendant « des mesures sécuritaires clairement établies par les autorités américaines et Boeing », a souligné lundi le bureau chinois de l’aviation civil dans un communiqué.
Boeing a livré 76 appareils de la famille 737 MAX à des compagnies aériennes chinoises, comme Air China, Kunming Airlines, Hainan Airlines, China Eastern Airlines, Shanghai Airlines ou encore Shenzhen Airlines, selon le site internet du constructeur américain.
Royal Air Maroc, Norwegian
L’Indonésie, qui a connu un drame similaire À Djakarta le 29 octobre 2018 avec sa compagnie Lion Air, (mort de 187 personnes), a également décidé de clouer au sol ces appareils. Dix Boeing 737 MAX 8 sont exploités par la compagnie indonésienne à bas coût Lion Air et un autre par la compagnie nationale Garuda. Royal air Maroc a fait de même avec son seul avion de ce type. Ainsi que Norwegian (18 appareils), la britannique Tui Airways, la brésilienne GOL Airlines (7 appareils), la mexicaine Aeromexico (6), l’argentine Aerolineas Argentinas (5) malgré ses « 7.550 vols en toute sécurité et efficacité ».
Cayman Airways aussi a décidé de « suspendre » les vols de ses deux 737 MAX 8 « tant qu’elle ne recevra pas davantage d’informations », a indiqué son PDG Fabian Whorms dans un communiqué. La compagnie sud-africaine Comair a également décidé « d’écarter son 737 MAX 8 de son programme de vols », tout en assurant « garder confiance dans la sûreté de l’appareil ».
La compagnie germano-britannique Tuifly a cloué au sol 15 appareils basés en Grande-Bretagne et dans les Etats du Benelux. Turkish Airlines en a fait de ses 12 Boeing 737 MAX, « jusqu’à ce que l’incertitude entourant la sécurité pendant le vol » de ces appareils « soit éclaircie », a déclaré le patron de la compagnie, Bilal Eksi sur son compte Twitter. La Corée du Sud, la Mongolie en ont fait de même. Les vietnamiens ont indiqué que le régulateur de l’aviation ne délivrerait aucune licence aux compagnies aériennes locales pour exploiter le 737 MAX tant que la cause du crash en Ethiopie n’aura pas été déterminée. (SECONDE PARTIE).
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