Hôpital de district de Deido : le ministre Manaouda sanctionne
Après l’indignation qu’ont suscitée les vidéos amateures des infirmières de l’hôpital de district de Deido, le ministre de la Santé publique, monsieur Manaouda Malachie avait promis des enquêtes en vue d’établir les faits. Homme de parole, le ministre vient de frapper les infirmières qui avaient fait montre d’un manquement grave à l’éthique professionnelle et au respect des principes cardinaux caractéristiques de leur activité d’une suspension de 3 mois de toutes activités dans cet hôpital. Il s’agit de mesdames Londji Ndeko Célestine, Ndonda épouse Mbella Fidèle Louise Marie, Tongmi Nana Célerie épouse Kouamo.
Cette décision était très attendue surtout lorsqu’on se rappelle du tôlé qu’avait fait l’affaire Koumatekel, toujours dans un hôpital de la ville de Douala. Une fois encore, elles ont jeté une profession qui se veut pourtant noble dans la boue. On sait pourtant que le corps médical doit s’occuper des malades selon leurs différents serments et aussi les assister. (LIRE AUSSI : Douala : nouvelles restrictions pour les moto-taxis : Bonapriso, Bali).
C’est leur mission. C’est la mission de service publique qu’ont juré ces pratiquantes de la médecine. Mais celles-ci ont délibérément refusé de donner leur assistance et leur expérience à ce jeune homme qui a rendu l’âme devant la caméra de leur téléphone. Le tweet du ministre de la santé avait fait le tour des réseaux sociaux dès le samedi 30 mars.
Il disait : « Tout en désapprouvant vivement le comportement de certain personnel de l’hôpital de District de Deido, je voudrais témoigner ma proximité à la famille de la victime de cet acte odieux. Je viens de prescrire une enquête en vue de déterminer prioritairement les responsabilités dans cette affaire ».
Sanctions justes, mais insuffisantes
Ce 02 avril 2019, les arrêtés viennent de tomber. Trois dames viennent d’écoper et cela avec une célérité que ne sont habituées les populations qui pensaient ne jamais voir condamnées les personnes qui ont plutôt été des photographes sans cœur, escomptant des selfies avec des j’aime par milliers sur Facebook, au lieu de porter secours au jeune lycéen Tsanou Blériot poignardé à mort par un de ses camarades le 29 mars dernier lors de la remise des bulletins de notes du second trimestre.
Ces infirmières ont préféré immortalisées leur échec et avoir le courage de diffuser sur les réseaux la preuve de leur insouciance face à la mort et à la souffrance de la famille endeuillée, de celle des camardes traumatisés, des amis et connaissances du défunt et même de la famille de celui qui est présumé coupable. Cela reste intolérable que l’on perde le respect au mort. En effet, comment comprendre la mise de côté et de façon délibérée de tout serment sur le secret médical ?
Comment comprendre que les images d’un bloc opératoire, d’une prise en charge aux urgences, d’une douleur familiale, d’un drame dans un hôpital soit mises sur le net par le personnel médical lui-même ? Cela fait froid au dos du moment où toute consultation peut se retrouver sur les réseaux sociaux.
Après les enquêtes de l’hôpital de district de Deido
Le peuple a soif de justice et demande que les sanctions soient beaucoup plus fortes. Le ministre de la santé publique s’est arrêté aux sanctions privatives d’exercice de la profession pour 3 mois, mais l’on pense qu’il pourrait dans les prochains jours aller un peu plus loin. L’on attend aussi la réaction de la ministre des enseignements secondaires qui ce 02 avril, lors de l’ouverture de Fenasco 2019 a déclaré être à Douala dans quelques jours, dans le cadre de cette affaire.
Avec elle, on aimerait comprendre comment est géré cet établissement, comment sont pris en charge les enfants du Cameroun. Des responsables de ce drame sont aussi du côté des administrateurs qui doivent démissionner, si non être passés en conseil disciplinaire et suspendus à leur tour de leur profession. (LIRE AUSSI : L’histoire de Léa na Mundo: la ville de Douala en parle encore).
Les enquêtes policières sur le drame sont aussi en cours et l’on s’attend à ce que les responsables à tous les niveaux soient présentés aux Camerounais afin que l’on soit rassuré d’avoir eu droit aux sanctions administratives et pénales. Qu’on dise aux camerounais comment des armes blanches se sont retrouvées dans l’enceinte d’un établissement scolaire. Mais surtout que l’on ait comme un petit goût de réparation et de justice dans la mort du jeune élève du Lycée Bilingue de Deido.
La rapidité dans les sanctions du ministre de la santé est à saluer car elle permet de calmer les tensions, et de se dire que peut-être l’équipe du premier ministre Dion Ngute a la volonté de rompre avec les anciennes pratiques qui lançaient des enquêtes et jamais ne revenait informer sur leur aboutissement.
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