Message du chef de l’Etat porté par Dion Nguté au Nord-Ouest
Voici le message du chef de l’Etat du Cameroun qui a été porté par le premier ministre ce 9 mai 2019 aux populations du Nord-Ouest. Le Premier ministre a été accueilli par une population en pleure, des femmes et des hommes qui disaient leur espoir de voir se terminer les troubles dans cette partie du Cameroun. Le message du chef de l’Etat porté par le chef de Gouvernement a été clair. Dion Nguté a commencé par leur demander de déposer les armes contre la République. L’on ne saurait discuter alors que certains citoyens ont pris pour moyens d’exiger de l’Etat et de son gouvernement à travers les armes, la violence et les attentats. Certains observateurs pensent, au vue de la foule nombreuse qui avait investi les rues de Santa, de Bamenda que Chief Dion Ngute, habillé en tenue traditionnelle du Nord-Ouest, en digne fils du Sud-Ouest, a une voix qui porterait mieux que les autres émissaires du Président Paul Biya.
« Le chef de l’Etat m’a demandé de leur dire qu’ils rentent des enfants du Cameroun. Et de ce fait, ils ne doivent pas se priver d’une éducation comme ils sont en train de le faire. Ils ne doivent pas infliger à la société ce qu’ils sont entrain de lui infliger : des villes mortes, des rançons après les enlèvements. Et, les gens ne peuvent pas circuler librement dans leur propre contrée. Tout cela, il a demandé que je leur informe que : il faut qu’ils cessent. Il faut qu’ils déposent leurs armes et qu’ils se rendent dans le centre de CNDDR. Qu’ils aillent là-bas, où ils seront pris en charge gratuitement, où on va tout faire pour leur trouver quelque chose à faire. Et sur les problèmes politiques, il a dit et il m’a demandé de dire que : hormis la séparation et la sécession, parce que lui en tant que chef de l’Etat, Président de la République, il a juré de garder le pays. Donc la séparation n’est pas à l’ordre du jour. Mais, hormis ce point, toute autre chose peut être discutée. Tout, tout, tout, tout problème peut être discuté. Et il est en train d’organiser une rencontre pour une discussion ».
Avant le message du chef de l’Etat
Pour mémoire, la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest dure depuis presque 3 ans. Elle a commencé par une grève des enseignants et des avocats. Celle-ci a vite été récupérée par des fédéralistes, puis les sécessionnistes sont entrés dans la danse alors même que le pouvoir avait satisfait presque tous les points mis dans la négociation corporatiste. Pour rappel, les Camerounais d’expression anglaise se plaignaient, avec raison, sur plusieurs points vite rectifiés par le pouvoir. On peut citer entre autres la création d’une section du Common Law à l’Ecole Nationale d’Administration (ENAM), la nomination d’un magistrat d’expression anglaise comme président de la chambre judiciaire de la Cour Suprême, pour la première fois dans l’histoire politique du Cameroun.
Des ministères de souveraineté ont été confiés aux ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Avec Atanga Nji comme ministre de l’Administration territoriale, et Nalova Lyonga aux enseignements secondaires, et le stratégique poste de Premier ministre à un fils Barombi du Sud-Ouest le 04 février 2019. Le poste de Premier ministre qui depuis 1992 tourne alternativement entre le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. On n’oublie pas les actes de décrispation pris, il y a quelques mois, comme la libération des leaders Paul Ayah et Fontem Neba. Et plus récemment, la création du Comité National de Démobilisation, de Désarmement et de Réintégration (CNDDR) des séparatistes et des désolidarisés de Boko Haram.
On ne peut finir sans citer l’accélération de la décentralisation lors de la session de mars 2019 de l’Assemblée nationale et au Sénat avec l’adoption et la promulgation de 7 projets de loi qui offrent un cadre normatif qui va encadrer les Régions qui attendent 90 conseillers chacune.
Se préparer au Dialogue
On attend plus que la convocation du collège électoral. Et aussi, de nouvelles compétences transférées aux communes. Pour parler de la volonté politique pour la décentralisation, on peut aussi rappeler le grand bon de la dotation générale pour la décentralisation qui est passée de 50 milliards à 100 milliards de FCFA, en cette année 2019. Mais aussi l’invitation du Haut-Commissaire des Droits de l’Homme, la Chilienne Michèle Bachelet, au Cameroun. Ces derniers jours, le Président Paul Biya, par Tweet journaliers, prépare les Camerounais à un Dialogue dont on ne connait pas encore la forme. Après l’expérience des dialogues par émissaires et par institutions interposées telles que la Commission de la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, descendra-t-il lui-même dans l’arène, ou c’est aux délégations d’aller le retrouver au palais de l’Unité ?
Nous sommes donc dans une accélération des choses, maintenant que le chef de l’Etat a décidé de fendre l’armure et de faire une nouvelle offre de solutions. Une offre digne d’un mendiant de la paix. Il se dit dans les arcanes de la presse publique et privée que, dans les coulisses, puisque nous sommes en politique, des hautes autorités du pays ont depuis un moment déjà pris contact avec ceux de ces deux Régions qui prendront part autour de la table de la discussion nationale. Une chose est sûre, de la bouche la plus autorisée, celle du Premier ministre, les Camerounais ont été renseigné par le chef de Gouvernement que quelque chose se prépare dans le sens du dialogue national. Alors, les jusqu’au-boutistes des deux camps qui faisaient la sourde oreille doivent impérativement saisir la nouvelle main tendue du Président de la République qui ne cesse de rappeler dans ses messages que nous n’avons qu’une seule Patrie : le Cameroun.
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