ONU: quelques déclarations des membres sur le Cameroun
Le Cameroun est au centre des batailles géopolitiques et géostratégiques. Quelques morceaux choisis de la Séance du Conseil de sécurité du 04 juin 2019. Le bloc mené par les Américains a une fois de plus croisé le chemin des souverainistes. Russes, Chinois, Koweïtiens et Africains demandent à l’ONU de travailler sous l’égide du gouvernement camerounais.
M. FRANÇOIS LOUCENY FALL, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), a déclaré qu’« Il est également important de souligner que la recherche de solutions à la crise doit être guidée par le Gouvernement. J’encourage les autorités camerounaises à poursuivre leurs efforts de dialogue et à faire avancer le processus de décentralisation … J’appelle les partenaires internationaux à envisager une aide financière. ».
M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a dénoncé les exactions des groupes armés et les entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire. Le représentant a averti du « risque réel d’une crise de longue durée au Cameroun qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la région ». Il a insisté sur le rôle des partenaires africains pour trouver une issue à la crise, pour ensuite appeler les autorités à instaurer un dialogue politique crédible et à mettre en œuvre des mesures concrètes sur le terrain. Il a aussi constaté que la région est marquée par un « rétrécissement de l’espace accordé à l’opposition, à la société civile et aux médias », entres autres.
Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a appelé les autorités du Cameroun à prendre des mesures immédiates pour prévenir tout abus ou violation des droits de l’homme. Elle a également engagé le Gouvernement camerounais à autoriser le Haut-Commissariat aux droits de l’homme à mener une mission sur place.
Mme ANNE GUEGUEN (France) : « Nous sommes très préoccupés par la dégradation de la situation dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun … Nous poursuivons nos efforts pour encourager les autorités camerounaises à lancer un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente, et à approfondir la décentralisation. » Elle a appelé également l’ensemble des acteurs à cesser les violences, à assurer la restauration de l’état de droit, et à respecter l’intégrité territoriale du Cameroun « qui ne peut être remise en cause ». La France estime à ce titre que « des messages similaires passés par l’Union africaine et la région seraient utiles ».
M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique) a appelé à faire prévaloir le dialogue, à garantir l’accès humanitaire et à respecter le droit international humanitaire. Vu la nature « holistique » de la crise, a-t-il ajouté, nous devons tous y apporter une réponse, à la fois aux niveaux sous-régional, régional et de l’ONU, mais également aux niveaux des États Membres et des acteurs humanitaires, des groupes confessionnels ou appartenant à la société civile.
M. SHAOJUN YAO (Chine) après avoir engagé l’ONU à jouer un rôle renforcé dans la région par l’intermédiaire du BRENUAC, le délégué a, par ailleurs, fait observer que « le Cameroun n’est pas inscrit à l’ordre du jour du Conseil de sécurité » et que « la situation qui prévaut dans ce pays ne représente pas une menace à la paix et à la sécurité internationales ».
M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) s’est dit encouragé par les efforts des autorités pour stabiliser la situation. Sur le plan humanitaire, M. Matjila a exhorté les partenaires à poursuivre leur aide à la population dans le besoin et a demandé aux gouvernements de faciliter l’arrivée de l’aide.
M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) s’est félicité de la tenue, la semaine dernière, d’une séance en formule Arria, qui a permis de faire le point sur la crise dans ce pays.
M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) s’est inquiété du conflit latent qui sévit dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun et a jugé fondamental que les acteurs humanitaires puissent bénéficier d’un accès complet à ces régions.
M. NARCISO SIPACO RIBALA (Guinée équatoriale) s’est inquiété de la situation humanitaire qui s’aggrave à cause de l’afflux de réfugiés venant de pays de la sous-région. Il a dès lors salué les mesures prises par les autorités camerounaises pour faire face à la situation humanitaire.
M. RODNEY M. HUNTER (États-Unis) a dénoncé les agissements de groupes armés qui détournent l’aide humanitaire ou entravent l’accès aux populations dans le besoin, s’est félicité du Plan d’assistance humanitaire lancé par le Gouvernement, avant de s’émouvoir des abus et des violations qui se multiplient au Cameroun, ainsi que des signalements d’exécutions extrajudiciaires. Il a, en outre, qualifié de « déplorable » le refus des autorités camerounaises d’admettre dans le pays un expert des droits de l’homme. La délégation américaine leur a demandé de respecter leurs obligations judiciaires en jugeant l’opposant Maurice Kamto ou en mettant fin à sa détention provisoire. Il a salué, en conclusion, la détermination des autorités camerounaises à engager un dialogue avec toutes les parties prenantes. Le délégué a souhaité qu’un examen stratégique des activités du BRENUAC soit conduit plus tard cette année.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a déclaré que les forces africaines doivent être elles-mêmes à la tête des efforts en vue de sécuriser leurs propres pays, avec le soutien de la communauté internationale. Il s’est dit conscient des divisions qui prévalent au Cameroun, affirmant qu’elles doivent être réglées dans le cadre d’un dialogue interne entre toutes les parties prenantes.
M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a appuyé l’intégrité territoriale du Cameroun et la non-ingérence dans ce pays. Vous pouvez aussi lire sur Michelle Bachelet à la Présidence du Cameroun
En savoir plus sur Saimondy
Subscribe to get the latest posts sent to your email.