Lions indomptables du Cameroun devant le drapeau national
Éditorial

Lions du football : comme un air de mépris à nos héros tombés à Darak

Les lions du football l’ont fait. Mais ce serait un vrai scandale le jour où les Lions soldats des forces de défense et de sécurité Camerounais exigeraient aussi à leur tour l’augmentation et le virement dans leur compte bancaire d’une prime de risque, discuteraient le montant d’une prime de bataille gagnée et de guerre remportée, avant d’aller défendre la même chère et mère patrie. Par un décret de 2014, en son article 14, le Président de la République avait réglementé toute discussion de primes dans nos sélections nationales. Comment comprendre que près de cinq ans après, cela ne soit toujours pas respecté ?

Le 21 juin 2019, journée de deuil au Cameroun, 23 lions du football ont bloqué la République pour discuter en toute illégalité des primes des matches de la CAN 2019, au mépris de 17 autres lions indomptables, nos soldats, qui, eux, sont morts en défendant la même patrie. Ces individus ont tenu à nous faire comprendre clairement qu’ils sont au-dessus de ceux qui sont morts dans la nuit du 9 et 10 juin dans l’île camerounaise de Darak, dans l’Extrême-Nord, et qui font partie de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Ces derniers qui ne gagnent pourtant pas 5 millions de FCFA en 90 minutes de guerre, sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour que nous et ces Lions puissions continuer à vaquer librement à nos occupations. A Darak, au sein du creuset de la nation camerounaise, on a parlé du sang et de la désolation. En Egypte, on parle de fête et de jeu.

L’acte des lions du football est illégal

Ici, l’Article 14 du Décret présidentiel N° 2014/384 du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football.

« Article 14.- (1) Le montant des primes de présence et des primes olympiques est arrêté par décision du Président de la FECAFOOT après concertation avec le Ministre en charge des sports. 

(2) Le montant des primes des matches officiels et amicaux ainsi que des primes de qualification à l’occasion des compétitions officielles est arrêté par décision du Président de la FECAFOOT en concertation avec le Ministre en charge des sports: 

– six mois avant le début d’une phase finale d’une Coupe du Monde; 

– trois mois avant le début d’une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations ou d’une participation aux Jeux Olympiques; 

– deux mois avant pour les autres compétitions officielles; 

– un mois avant un match officiel de phase de qualification; 

– quinze jours avant un match amical. 

(3) Les joueurs et les membres des structures d’encadrement de la sélection nationale de football concernée en sont informés. 

(4) Une prime d’égale valeur est servie à tous les joueurs et ne peut faire l’objet d’aucune négociation, ni d’aucun recours ».

La faute à la tutelle

On ne peut en vouloir à ces Camerounais qui pour beaucoup n’ont jamais lu un décret du Président de la République et qui sont à la quête du bien-être de leur personne et de celle de leur famille respective. La pierre doit plutôt être jetée sur les administratifs qui savaient depuis des mois que les Lions allaient être de la partie en Egypte en cette Coupe d’Afrique des Nations 2019. Par conséquent, qui ont eu tout le temps, en ce qui concerne la Fécafoot de discuter avec la tutelle à propos des primes des joueurs.

Mais aussi de permettre à ceux qui ne sont pas d’accord avec lesdits montants de quitter la tanière et permettre à ceux qui veulent défendre le titre par amour pour la Patrie en se contentant de cette somme de 20 millions de FCFA comme prime de participation, de 5 millions et plus par match gagné, par étape traversée, et la prime du sponsor et de l’équipementier. En gros plus de 80 millions de FCFA pour 1 mois de compétition.

Ceci alors même que ce sont des professionnels qui gagnent des salaires énormes par mois, avec des primes énormes et que les Lions indomptables est une propriété de l’Etat du Cameroun, leur patrie. Ailleurs, on voit chaque jour des joueurs reverser les primes obtenues dans leur équipe nationale aux nécessiteux et autres œuvres humanitaires. Comme pour dire que ces 23 lions auraient pu procéder autrement, voire réclamer ce plus dans leur prime pour une cause honorable, pourquoi pas pour les familles des 17 soldats qui sont tombés au champ de bataille pour eux.


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saimondy

Directeur de la publication de Saimondy. Analyste géopolitique, Journaliste-écrivain et éditeur, artiste musicien et producteur.

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