Gbagbo et Bédié: une rencontre pour la paix ou pour une nouvelle guerre ?
Laurent Gbagbo et Bédié se sont-ils rencontrés ce lundi, 29 juillet 2019 à Bruxelles, dans la Capitale belge pour réconcilier la Côte d’Ivoire ou alors pour mener une lutte farouche contre Ouatarra ? Dix ans après la crise post-électorale qui a fait près de 3000 morts en Côte d’ivoire et envoyer Laurent Gbagbo et Blé Goudé à la CPI, les anciens présidents et frères ennemis se reparlent, négocient même des alliances, après une guerre fratricide incongrue qui a fait des milliers de morts. Monsieur Henri Konan Bédié a été président de 1993 à 1999 et il a 85 ans. Monsieur Laurent Gbagbo Gbagbo quant à lui a été président de 2000 à 2011, il a actuellement 74 ans et attend en Belgique une décision de la Cour Pénale Internationale (CPI).
Ils se sont rencontrés pour la première fois depuis 2010 et la crise post-électorale qui avait vu arriver Ouattara au pouvoir, aidé par la France, Guillaume Soro et ironie du sort, de Bédié qui a été un grand soutien à l’actuel président ivoirien, qu’il avait lors de son règne traité de non-Ivoirien au deuxième tour de la présidentielle de 2010. Seulement, le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), a participé activement à la coalition au pouvoir jusqu’en 2018. Cette coalition a alors volé en éclats car Bédié estimait que la coalition devait soutenir un candidat du PDCI en 2020, en respect au pacte qui a mené Ouattara au pouvoir. Seulement, l’homme fort actuel de la Côte d’ivoire a brouillé les cartes et tout le monde, il a plombé les accords pour se maintenir au pouvoir sr deux mandats. Ce qui aujourd’hui semble ne pas être du goût de tout le monde. Surtout pas de celui de Henri Konan Bédié qui compte se rasseoir sur la haute chaise de a République de Côte d’ivoire.
Une projection pour 2020
En politique, il n’y a pas d’amis éternels ni d’ennemis à vie. Voilà que la réalpolitique le ramène à son frère ennemi qui aujourd’hui semble être la seule clé à même d’ouvrir la porte de sortie de Alassane Ouattara. Clairement pour battre Les Houphoüétistes, Laurent Gbagbo et Bédié, leaders politiques, en appellent à l’Union de leurs deux partis. Certainement que va naître au cours des rencontres qui viendront après celle d’hier, une plateforme politique dans qui saura faire taire les rancunes, rancœurs, incompréhensions nés de la crise post-électorales et de la trahison et de l’aveuglement par le pouvoir des uns et des autres. Lors de cet entretien, Henri Konan Bédié « s’est particulièrement réjoui de l’acquittement du président Laurent Gbagbo et lui a vivement souhaité un retour rapide en Côte d’Ivoire », selon un communiqué commun signé de leurs deux partis.
Le président du PDCI-RDA et le fondateur du FPI regrettent « les atteintes portées contre les acquis démocratiques dans le pays » et appellent notamment au respect de « l’autonomie de fonctionnement des partis politiques et à la fin de l’ingérence du pouvoir exécutif ». De jolies déclaration, mais au fond on a quoi ? L’image d’un échec des Africains à comprendre et à anticiper sur des actions des occidentaux contre eux. Car comment comprendre autrement, que deux enfants de la Côte d’ivoire aient compris, du moins pour ce qui concerne Henri Konan Bédié que l’intérêt des Ivoiriens étaient le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir et non le soutien de Ouattara pour le pouvoir ? Quelle image les jeunes générations peuvent avoir de ces deux grands-papis qui tentent aujourd’hui une réconciliation après 3000 morts innocents de la politique ? En valait-il la peine ?
Gbagbo et Bédié, des frères ennemis
La réconciliation nationale est à ce jour ce que Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo doivent restaurer, voire devraient laisser aux ivoiriens ce jour divisés par la politique, pour ne pas dire par certains hommes politiques. Mais beaucoup de signaux annoncent plutôt du rouge avec cette rencontre qui vise à reprendre le pouvoir au camp Ouattara à la présidentielle de 2020. La bataille s’annonce rude, presque aux poudrières d’autant plus que du côté du pouvoir, le porte-parole du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix, le RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani, un ancien du PDCI a qualifié cette rencontre de « non-événement ». Selon lui, « C’est regrettable pour quelqu’un qui est un ancien chef d’Etat (…) Il sait ce qui s’est passé pendant la crise. Il avait en son temps condamné Laurent Gbagbo (…) responsable de milliers de morts ».
Et d’ajouter comme une déclaration de guerre : « Nous n’avons peur d’aucune coalition. Bédié n’a plus de soldats pour combattre. Le PDCI-Daoukro (village natal de Bédié) envisage une alliance avec le FPI (Front populaire ivoirien, le parti de Gbagbo) qui lui-même est divisé … (Cette volonté) n’est pas partagée par les militants du PDCI ». Et même si on ne parle pas d’alliance entre les deux partis, mais de rapprochement, les deux anciens chefs d’État ont déjà appelé le gouvernement à réformer profondément la très contestée Commission électorale indépendante ivoirienne. L’aspect positif dans cette rencontre se situe au niveau du pardon de Laurent Gbagbo, et aussi du Mea culpa de Bédié, si toutefois chacun de ces deux leaders décident de regarder dans la même direction, celle de l’intérêt de la Côte-d’Ivoire. Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ont déjà fait l’impensable : Ils se sont rencontrés. What’s next ?
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