Ayuk Tabe, le leader séparatiste, écope d’une prison à vie au Cameroun
Julius Ayuk Tabe écope lourd ! Aucune pression étrangère n’a pu disculper le séparatiste d’une prison à vie et 250 milliards de FCFA d’amende. Faire appel ? Seul le Président Camerounais, Paul Biya, a à présent le dernier mot d’une grâce présidentielle. S’il voudra même s’y pencher. Ce 20 août 2019, le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé une sentence lourde contre le chef des sécessionnistes « ambazoniens » et neuf de ses lieutenants. Une peine d’emprisonnement à vie et une lourde amende pécuniaire, soit 250 milliards de Francs CFA. Le verdict est tombé vers 5h30 du matin contre ce chef des séparatistes anglophones qui s’était autoproclamé président de l’Ambazonie. Une région marquée par trois ans de conflits entre séparatistes anglophones et forces de l’ordre.
Julius Ayuk Tabe et neuf de ses partisans sont condamnés pour terrorisme et sécession. Les avocats de la défense dénoncent des irrégularités et décident de faire appel du jugement. On peut donc le dire, les victimes des faits ignobles de ces dix individus peuvent commencer à faire le deuil de leur membre. Les chefs d’accusation contre Julius Ayuk tabe et ses neufs compagnons reposent sur un ensemble d’éléments présentés devant le Tribunal militaire par les avocats de l’Etat du Cameroun. Il leur est entre autres reprochés, des actes de sécession, de financement de terroristes, d’hostilité contre la patrie, la création des bandes armées, l’insurrection et le défaut de carte nationale d’identité. Pour appuyer ces griefs, les témoins à charge, à l’instar des militaires victimes des exactions des partisans de Julius Ayuk Tabe et compagnie, auraient déposé et présenté des preuves irréfutables des blessures et lésions rendant la plupart invalides à 80 %. Des vidéos auraient même été projetées au Tribunal pour étayer les accusations, incitant les populations à la résistance et à la désobéissance civile.
Autres pièces à conviction contre Ayuk Tabe et compagnie
Des armes, des drogues, des téléphones portables, des cartes bancaires étrangères et des cartes professionnelles délivrées par un pays voisin, mais portant mention « Nationalité camerounaise ». Au vue de tous ces éléments, le ministère public a requis la condamnation à mort de tous les accusés, mais le tribunal militaire leur a accordés des circonstances atténuantes et a prononcé la prison à vie en considérant que les accusés étaient des délinquants primaires. En réparation du préjudice subi par l’Etat du Cameroun, les avocats de l’Etat ont demandé 750 milliards de réparation comme amende, mais le tribunal a réduit le montant à 250 milliards. Mais la somme de 12 milliards 700 millions liée au dépend, doit être payée par les condamnés en compensation des frais générés par le procès.
La justice aurait donc dit le droit. Ayuk Tabe et ses complices écopent ainsi de condamnations exemplaires. Mais la question qui taraude tous les esprits est celle de savoir si le sacro-saint principe de l’indépendance de la magistrature a été respecté. Surtout si l’on sait que le patron de la justice camerounaise et celui du parlement sont tous deux issus du parti au pouvoir, et des pontes du régime en place.
Des griefs ?
Me Christopher Ndong, un des avocats de la défense menés par Me Eta Bissong, pense par exemple que le nouveau juge du Tribunal militaire « avait un agenda caché. Il est venu pour condamner nos clients. Nous avons une décision en attente auprès de la Cour suprême. La loi dit bien qu’en pareille circonstance, le procès doit être suspendu jusqu’à ce que le verdict de notre appel soit rendu. Comment peut-on poursuivre un procès au mépris total de la loi ? ». Mais les chants ambazoniens entonnés dans la salle d’audience n’ont pu empêcher le juge Jacques Baudouin Misse Njone et ses assesseurs, après une audience agitée de près de 15 heures, de dire leur sentence autour de 5 heures 30 du matin.
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