Rentrée scolaire au Cameroun : séparatistes et Boko Haram pour la même mission
En cette rentrée scolaire, il est important de dire qu’il y a mille et une manières de faire plier un gouvernement sans toucher à l’école. La majorité des contestations dans le monde, quasiment toutes, n’ont jamais pris en otages l’éducation scolaire des tout-petits. Si pour les séparatistes, empêcher la scolarité des enfants de se faire est à ce jour leur seul moyen d’obtenir du Gouvernement un morceau du gâteau national, c’est non pas seulement un aveu d’échec de ce mouvement qui a été contenu dans ses exactions. Mais surtout, parce que l’Education est le domaine dans lequel le pouvoir de Yaoundé a le mieux réussi. L’Extrême-Nord, l’Est et le Nord-Ouest sortent de loin. Une fois de plus BackToSchool, please !
Nous n’allons pas faire ici une liste des écoles publiques et privées, primaires, secondaires et universitaires qui ont été construites depuis l’avènement du Renouveau. Il est plutôt question ici de faire prendre conscience du lien qui existe entre Boko Haram, « l’école est interdite » et la position des séparatistes dans le NOSO en cette rentrée scolaire. Les différentes autorités à la tête de l’Etat du Cameroun ont toujours privilégié éduquer la jeunesse contre la pauvreté intellectuelle. Car, on le sait, toute jeunesse non éduquée est une bombe à retardement qui explose un jour ou l’autre à partir d’une moindre étincelle sociale. Celle qui est mal éduquée est encore pire que la première. Mais l’école au Cameroun était notre fierté en tant que Camerounais, à une époque encore. On était respecté partout où on se présentait en tant que Camerounais. On était parmi les meilleurs, et des fois mêmes les meilleurs. Aux Etats-Unis, dans l’Union européenne, en Asie et bien sûr en Afrique. La réputation était telle que concourir contre des camerounais était avoir perdu d’avance.
La formation scolaire comme le lien
Et ceci est ce que certains tentent de casser et de tourner en quelque chose de ridicule par communications bien pensées. Lorsque les illuminés qui se disaient sauveurs les musulmans camerounais ont apparu à l’extrême-Nord, leur slogan était que l’Ecole est un péché. Boko Haram veut dire « l’école est interdite ». Les premières attaques de cette secte obscurantiste ont eu lieu en mars 2014 à Fotokol. On était alors au plan C ou D de la déstabilisation du Cameroun. Un plan qui a commencé depuis l’apparition du B.I.R en 1999, voire plus loin depuis que les Occidentaux ont du mal à tenir le Cameroun dans leurs serres. Le pays de Paul Biya s’est lancé dans la multiplication des partenaires économiques, dans la défense et dans la santé. Pour ne citer que ces secteurs névralgiques qui tiennent encore ce jour nos Etats africains. Les commanditaires de la secte Boko Haram avaient sûrement compris que si la rue n’arrivait pas à fédérer les populations du Cameroun pour renverser le pouvoir en place, c’est parce qu’une population bien éduquée, avec une politique scolaire claire, a toujours été difficile à manipuler.
Jusqu’à ce jour, ni les ONG, ni les partis politiques, ni les médias à la solde des manipulateurs n’ont pu faire tomber le pouvoir en place. Mais une fois cet autre plan découvert et contré par les forces de défense et de Sécurité Camerounaises, un autre va être déclenché. Ce sera dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tout commence dans l’éducation, passe par les corporatistes pour prendre corps dans l’éducation. Ici aussi, il est question d’obscurantisme. Depuis 3 ans, l’école est perturbée dans ces deux régions du pays. Comme un chaos lent, ceux qui veulent à tout prix créer une génération d’illettrés au Cameroun ont pris l’école en otage. La même mission que Boko Haram.
La scolarité comme enjeu
Plus de 4000 écoles fermées selon le Gouvernement, 600 000 enfants seraient aujourd’hui non scolarisés selon l’ONU, des mots d’ordre contre le retour normal des élèves et écoliers dans les salles de classe sont lancés à chaque initiative gouvernementale tenant à remédier à cette situation. La plaie des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun est que leurs élites ont, consciemment pour les uns et inconsciemment pour les autres, promu à un moment le mobile qui a soutenu la déclaration de « l’Ambazonie », cet Etat imaginaire sans suite jusqu’à ce jour. Au contraire du Septentrion où, lorsque Boko haram a commencé ses exactions, les leaders étaient les premiers à demander aux populations de se couvrir du manteau des Forces de Défense et de sécurité du Cameroun.
Rapidement, par cet élan, sont nés des comités de vigilance. Des civils qui renseignent l’armée afin de bouter hors des terres de leurs ancêtres les intrus et mécréants. Tout ce que les populations des zones séparatistes « anglophones » ont hésité à mettre en place. Il ne faut pas être un stratège de renom pour se rendre compte que derrière la revendication d’un territoire que plus d’un d’entre les généraux « Ambazoniens » savent ne jamais voir un jour de leur yeux, l’enjeu est de faire reculer le taux d’alphabétisation au Cameroun, de créer des pôles d’ignorance pour quelque chose de plus grave que beaucoup ne voient pas encore. La tactique de l’école brûlée n’est jamais un fait de hasard. Comme dit plus haut, pour faire plier un Etat, il y a plus d’une stratégie que le refus de retourner à la vie scolaire. Les radicaux du mouvement séparatiste ont touché à l’éducation, ont donné des mots d’ordre contre la rentrée scolaire 2019 – 2020 comme depuis les deux précédentes, parce qu’ils visent le fleuron de l’Etat.
En outre
Avoir un problème contre le Gouvernement ne donne n’est pas un passe-droit contre les intérêts des citoyens. Mais disons-le tout de suite, ceci est encore une grosse erreur. Pour la petite histoire, il y a 15 ans à Beslan, encore des séparatistes, un commando islamique tchétchènes a osé prendre en otage des élèves dans une école de la Russie de Vladimir Poutine. Plus de 1000 personnes en otage. Mais mal leur en a pris. Le président Poutine a fait tonner le canon. L’armée a tiré sur tout ce qui bougeait dans la salle de classe où étaient retenues les 1000 personnes. 334 morts, parmi lesquels 186 enfants. Le monde a beau crier, la leçon était passée et le monde après l’émoi, a regardé ailleurs. On était dans l’extrême, certes, mais la crise a eu une issue telle que souhaitée par la Russie.
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