Paul Biya convoque un grand dialogue national pour la fin de septembre
Le Président Paul Biya dit convoquer un « Grand dialogue national » dans un discours ce 10 septembre 2019. Après l’avoir commencé par la genèse de la crise qui met « en péril le bien être » et ses « graves conséquences dans la communauté nationale ». Puis va se pencher sur la nature historique de la crise et ses revendications corporatives de la première heure. Il a aussi rappelé ce que le Gouvernement a fait pour répondre à ces revendications. Tout en faisant savoir que les solutions apportées aux revendications, les mesures prises, « sont allées bien au-delà des revendications ».
A ceux qui pensent que les chefs des départements ministériels de l’Etat sont nommés pour la satisfaction des frères du village, il a rappelé qu’il est « indispensable que nos mentalités évoluent sur ce point … les ministres ne sont pas nommés pour servir seulement leur village ou leur famille ». Très rapidement, le ton du Président Paul Biya va tourner vers l’ironie avec sa phrase qui rappelle qu’il y a des choses qu’on ne dit pas à un Président de la République : « Certains se sont même risqués à des injonctions ! ».
Ces débatteurs du dimanche qui parfois pensent que tout leur est permis viennent d’avoir un avertissement à peine voilé de celui qui guide l’Etat. Mais aussi les pressions internationales. Tibor Naguy, la réunion Arria de l’ONU, le Parlement européen, etc. Parlant des leaders autoproclamés, il a cette phrase : « en démocratie, seule l’élection confère une telle légitimité ». Une pointe sûrement à ceux qui ergotent dans la pensée qu’on devient l’opposant numéro un à son régime sans passer par le vote du peuple. Il a ainsi rappelé la voie légale, celle du mandat dans le positionnement sociale en politique.
Le Dialogue est convoqué
« J’ai décidé de Convoquer dès la fin du mois en cours un grand dialogue national … présidé par le 1er ministre, chef du gouvernement ».
C’est avec cette phrase que le Cameroun a su que la parole donnée du Président Biya, à travers son premier ministre venait de mettre le Cameroun en chantier de reconstruction nationale. Paul Biya parle de grand débat, et non de large débat. Celui qui inclura toutes les forces vives de la Nation. Cependant, il faut garder en l’esprit que tout le monde ne peut pas y assister, « cela est compréhensible », de l’expression même du Président Paul Biya. Concernant le sort réservé à ceux qui ont pris les armes contre la République, le Président a réitéré son offre de paix, de désarmement et de réinsertion. Il met également ses prérogatives de grâce sur la table. Mais le « pardon dans certaines conditions ».
En effet, selon lui il ne faut pas donner un chèque en blanc à ceux qui « pillent, violent, brûlent, décapitent et empêchent les enfants d’aller à l’école » avec idée que ces actes hors la loi vont obliger la tenue d’un dialogue. Ce serait trop facile. Ce serait ouvrir la porte « à l’anarchie ». Et de rappeler que jamais des actes de violences n’ont obligé un gouvernement à dialoguer. Il va cependant réitérer son offre déjà offerte à un précédent discours. « Ceux qui déposent les armes ne doivent craindre de rien ».
D’ailleurs les dubitatifs peuvent prendre témoignage chez ceux qui ont déjà déposé les armes et ont regagné le DDR. Les revendications se sont agrippés sur la soit dite marginalisation des « Anglophones ». Un argument vite botté en touche par le Président pour qui l’argument de « Marginalisation » ne tient pas.
Un et Indivisible
Pour Paul Biya, l’Etat du Cameroun fait avec le peu qu’il a, face aux défis nombreux qui sont siens. C’est pour cela que si le grand débat va concerner principalement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les problèmes évoqués seront ceux de toutes les Régions de notre Etat, dit-il.
Dans la conclusion de son discours, le Président Paul Biya avertira ceux caché à l’étranger pour financer la crise sociale « Qu’ils sachent qu’ils vont tôt ou tard rendre compte devant la justice ». Une affirmation, devenue culte va clôturer cette adresse à la nation : « Le Cameroun restera Un et Indivisible ». Exit donc toute spéculation sur la forme de l’Etat, sur le fédéralisme et autres « supputations … insensées » sur les plateaux de télé par des politiciens et autres journalistes devenus communicateurs des partis politiques.
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