Le groupe Bolloré quitte le Port Autonome de Douala le 31 décembre 2019
Le groupe Bolloré veut de « son » port de Douala. Son contrat s’achève pourtant le 31 décembre 2019. Le DG Cyrus Ngo’o et son équipe ont choisi TIL ôur le remplacer. Dans le communiqué N° 0273/19/DG/PAD rendu public le 16 septembre 2019 portant publication du résultat de l’appel à consultation internationale restreinte N° 2019/003/ACIR/CICP-TAC/PAD du 21 mars 2019 pour la sélection d’un nouvel opérateur au terminal à Conteurs du Port de Douala, Cyrus Ngo’o, le Directeur Général du Port Autonome de Douala (PAD), publiait une note qui informe le public de ceci :
« que la procédure de recrutement d’un opérateur qualifié pour la rénovation, la modernisation, l’exploitation et la maintenance du Terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonaberi a abouti à la sélection de la société Terminal Investment Limited (TIL), comme adjudicataire provisoire de la concession dudit Terminal ». Et au DG du PAD par la suite d’invoquer « l’article 30 du Règlement de Consultation, les discussions de finalisation des termes du Contrat de concession, ensemble ses annexes ».
Le choix provisoire est donc porté sur TIL, une société fondée en 2000 par Mediterranean Shipping Company MSC. TIL investit, gère et développe des terminaux à conteneurs dans le monde entier. Selon son site internet, au cours des dix dernières années, TIL s’est développé et est devenu l’un des plus grands opérateurs de terminaux à conteneurs au monde. Il est présent dans 25 ports de commerce mondial.
Le port au Tribunal
Cette réussite a été amenée par la stratégie de développer des entreprises communes avec d’autres propriétaires et opérateurs de terminaux leaders sur le marché. Dans sa première réaction, « Douala International Terminal (DIT) prend acte du communiqué de monsieur le directeur général du Port autonome de Douala (PAD) relatif à l’adjudication provisoire de la concession du terminal à conteneurs à TIL [Terminal Investment Ltd] ».
Le groupe Bolloré dans un communiqué publié le 17 septembre déclare que : « APMT et Bolloré, dont le consortium a été exclu irrégulièrement du processus de présélection, ont déposé des recours devant le tribunal administratif de Douala. Cette institution judiciaire a ordonné le 16 août 2019 le sursis à exécution de la décision du directeur général du Port autonome de Douala excluant les actionnaires de référence de DIT, suspendant ainsi le processus d’appel d’offres en cours. En dépit de cette ordonnance, qui lui a été dûment notifiée, le directeur général du Port autonome de Douala a décidé de poursuivre le processus d’adjudication. ».
Enjeux géopolitiques
Sans vouloir commenter cette affaire que nous considérons ce jour pendante en justice, nous pensons que l’enjeu est ailleurs. Depuis quelques mois, les Camerounais dans leur grande majorité ont demandé à leur Gouvernement de se séparer de cet entrepreneur « véreux » qui « exploite » les Camerounais dans plus d’un secteur économique du Cameroun. (LIRE AUSSI ; Ce port maritime va au secours des pays de l’AES).
Bolloré est celui qui a gagné le transport ferroviaire au Cameroun. A présent, il a supprimé le transport des humains pour celui seul des marchandises et des matières premières. Au Cameroun, le transport par rails des passagers n’existe plus depuis la catastrophe d’Eséka. En plus, le Cameroun a besoin de capitaux. Le PAD aussi.
Selon l’autorité portuaire, le total de toutes les redevances de concession proposée par TIL sur les 15 années de contrat à signer est de 357 milliards de FCFA, contre 62 milliards de FCFA pour la concession qu’avait le Groupe Bolloré avec sa filiale DIT. Si tout est maintenu, et si les gros bras de la France ne change la décision de Cyrus Ngo’o, le 1er janvier 2020, un nouvel opérateur se chargera du Terminal à Conteneurs du PAD au Cameroun. (LIRE AUSSI : L’Armée française a quitté le Niger après 10 ans sans succès au Sahel).
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