Les PME et PMI camerounaises poussent Jumia à la faillite
Les PME camerounaises ont-elles eu raison de Jumia Cameroun ? On peut le penser depuis ce 18 novembre 2019. Elle a fermé. Mais l’argument de n’avoir pas fait de bénéfice au Cameroun pendant tout le temps de son implantation, donnée par son DG, laisse perplexe. Les réseaux sociaux et la débrouillardise entrepreneuriale de milliers de Camerounais auraient donc fait perdre au géant de la distribution en ligne de gros parts de marché.
Dans la distribution par Internet, le Cameroun est classé 10ème en Afrique par la CNUCED en 2018. Quand on sait qu’en 2018, Jumia et Carrefour, se sont rapprochées pour monopoliser la distribution au Cameroun, on penserait plutôt à un stratagème digne des multinationales. Le but inavoué de la fermeture pourrait bien être celui de plomber la croissance de toutes les PME et PMI camerounaises qui se sont structurées au moyen de cette plateforme.
Installée au Cameroun depuis 2012, comme entreprise ayant la plus grosse part de marché dans la distribution par Internet, elle a vu son espace se rétrécir petit à petit avec l’arrivée des PME nationales. La Mountain valley située dans la région du Sud-Ouest va alors petit à petit vomir des entrepreneurs jeunes et innovants qui vont chaque jour, par start-ups aussi variés que le champ cybernétique le leur permet, imprimer leurs marques dans le secteur des TIC. Mais par seulement, le Camerounais lambda qui a vite fait de comprendre comment ça marche, a aussi vite fait de passer par les réseaux sociaux.
Le dynamisme des nationaux contre Jumia
Jumia ne serait pas la seule entreprise botté presque à la touche par le génie des Camerounais, mais surtout par leur génie innovant. Il nous est signalés que certains autres ayant pourtant des enseignes bien connues à l’internationale sont en difficulté. Notamment dans le secteur de la grande distribution où les Camerounais tels que Dovv ou Santa Lucia, pour ne citer que ces deux-là, ont pris le dessus.
Selon l’INS, l’Institut Nationale de la Statistique, 92 % des PME et PMI installées dans le pays Baba Danpoullos, le grand capitaine de l’industrie et l’homme le plus riche du Cameroun, sont la propriété des Camerounais. On peut dire une exception en Afrique noire. Toujours au Cameroun, des multinationales reculent dans les hydrocarbures, dans la manufactures et dans le Made in Cameroon, grâce aux nationaux.
On sait l’entrée en Ré Majeur de Tradex, l’entreprise nationale de la distribution des hydrocarbures. Mais aussi, la nationalisation de la distribution des eaux du Cameroun par l’Etat. Dans les banques, une percée de Afriland First bank a énormément grignoté les parts de la Société Générale, la banque française. On peut citer d’autres domaines, beaucoup plus difficiles à maîtriser tels que la distribution des journaux où l’on a vu, malgré le monopole de plus de 50 ans, Messapresse fermer boutique avec l’arrivée de la distribution digitale, pourtant encore balbutiante. Aujourd’hui une entreprise locale, « Ça Presse distribution », a pris le relais pour le bonheur des entreprises de presse.
Une opportunité pour les nationaux
Ainsi donc, comme avant lui Afrimarket, Jumia ferme parce qu’aussi les Camerounais sont rentrés dans la vente sur le Web. Des groupes Facebook et Whatsapp d’achats-ventes naissent chaque jour et sont de plus en plus performants et structurés. Le groupe Acheter au Cameroun, par exemple, permet de vendre et d’acheter sans commission, gratuitement. Son promoteur, Saimondy, dispose même d’un site internet pour prolonger l’activité commencée sur sa page Facebook avec une offre de publi-reportage : promotion de son entreprise, ses articles ou ses produits. (www.acheteraucameroun.com).
Il est donc envisageable que le vide que pourrait laisser cette entreprise soit une opportunité pour les nationaux de maîtriser complètement la vente en ligne. Ils ont les moyens, la volonté. Mais encore faut-il qu’il y ait de la volonté politique pour y faire naître un capitaine. La banqueroute des multinationales au Cameroun n’est pas quelque chose de négatif.
Puisque beaucoup d’expatriés viennent plutôt se remplir les poches, rapatrier les devises hors du Cameroun chaque 18 heures. Pour réussir dans un pays tel que le Cameroun, il ne faut pas venir en aventurier, ou juste seulement pour l’appât du gain. Cependant, il faut aussi noter que les habitudes de vente n’ont toujours pas été favorables pour Jumia Cameroun. Les camerounais n’ont pas l’habitude d’acheter par carte bancaire. Cette entreprise pionnière a fait un grand boulot en 7 ans.
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