CEMAC : le Franc CFA compte-t-il ses dernières opérations à Yaoundé ?
Le 23 décembre 2019 est la date de la fin des accords sur le Franc CFA, selon certaines voix non encore officielles. Les Excellences Paul Biya, Idris Deby, Obiang Nguema, Ali Bongo, Archange Touadera, et Denis Sassou en ont-il marre ? Vont-ils, ou non, reconduire ces accords en fin de vie ? Auront-ils ce courage que l’artiste malien Salif Keita a demandé à IBK ? Personne en Afrique centrale ne souhaite que ce 22 novembre soit jour pour un sommet de plus, de trop ou pour rien. Signé en 1945, aux premières heures libérées de la seconde guerre mondiale, les accords vont scellés le sort des nouveaux Etats indépendants d’Afrique ayant la langue française en commun à la France pour plus de 65 ans. La France a conditionné l’obtention de l’indépendance à la signature.
Dans ces accords, elle a la priorité sur les produits du sol et du sous-sol de ses anciennes colonies, une fois les indépendances factices octroyées. Elle serait aussi la « partenaire militaire » vers qui chaque Etat devrait exclusivement se tourner si son territoire est attaqué ou l’intégrité de son territoire menacée, également pour sa politique culturelle, scolaire, étrangère, voire s’assurer que le pain est fait en blé, ou que ses anciens colonisés ne devraient pas semer.
Mais il y a pire, elle s’est assurée de s’enrichir à travers les efforts des hommes et femmes de ses anciennes colonies en battant monnaie pour elles. Non, en instituant qu’après avoir battu monnaie pour elles, lui reviennent le suc de leur économie. En effet, 100% de leurs avoirs devaient être déposés dans le Trésor public français. On est à 50% à ce jour. Elle a appelé le lieu de ce dépôt le compte des opérations.
Le Franc CFA compte des opérations
Dans ce compte des opérations purement mathématiques, loin de toute transparence, elle a nourri ses propres enfants, ses seuls projets, ses politiques, son économie, son social, ses positions au sein de l’ONU. Bref, la petite colonisée d’hier par les Allemands et Adolf Hitler est devenue une puissance militaire et diplomatique. Seulement, les Africains ont de plus en plus faim et se révoltent donc contre cet état de chose. Partout dans les territoires francophones, les voix s’élèvent pour dénoncer la politique étrangère de la France en Afrique, et sa présence envahissante dans les affaires africaines. Pendant plus d’un siècle, hommes et femmes Africains Francophones ont subi la foudre de la France à chaque fois qu’il a été question du Franc CFA.
La France à fric, véritable rempart de la néo colonisation a mis à mort des chefs d’Etat et des dizaines d’administrateurs qui avaient levé la tête pour dénoncer la politique étrangère hitlérienne que le général de Gaulle a instauré en remerciements dans les anciennes colonies, une fois ces derniers avaient délivré son pays des mains du nazisme. Depuis presque 20 ans, les pays francophones d’Afrique vont d’ajustements structurels à l’assistanat du FMI et de la Banque mondiale.
Des institutions financières de Breton Wood qui n’apparaissent jamais pour sauver une économie, mais plutôt comme des vautours, voire de vrais charognards dans le but d’achever un conçurent des économies occidentales. Mais la grogne est sans fin au Cameroun, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Benin, etc. La belle jeunesse demande de sortir dans ce système qui a fait de ses pères d’éternels esclaves et inscrire le partenariat gagnant-gagnant comme orme des affaires. Pour calmer les anti-CFA, la France et ses protégés d’Afrique de l’Ouest ont choisi créer une nouvelle monnaie : Eco.
La CEMAC n’en veut plus
Ainsi est-on arrivé à parler de « réformes profondes du Franc CFA ». Est annoncée l’entrée dans l’union monétaire Ouest-Africaine deux grandes économies Anglo-saxonnes (Ghana, Nigéria) et une Maghrébine (Maroc). Ce qui a mis la puce à l’oreille des révolutionnaires Panafricains qui ont vite fait de se demander ce que venaient chercher ces pays économiquement avantageux dans un deal de pourris. Les trois Etats suscités ont leur monnaie chacun et ont une économie plus riche que les francophones. Le Nigéria est la première puissance économique d’Afrique, le Ghana et le Maroc ont un PIB supérieur à celui de la Côte d’Ivoire, la première puissance de la zone francophone de l’Afrique de l’Ouest. Mais ceci est un autre débat.
Les chefs d’Etat de la CEMAC, la zone économique de l’Afrique centrale, réticents à plier l’échine devant les desiderata des institutions françaises, ont pris sur eux de se concerter une fois de plus pour savoir où en est la santé économique de l’Afrique centrale. Mais les silences des couloirs du Hilton hôtel et du Palais présidentiel à Etoudi, le Palais de l’Unité, sont si kongossa que partout, il se dit que ce énième sommet des présidents de la CEMAC serait le plus historique de tous. Par le Canal de la Présidence, on a pu comprendre qu’il sera question de parler de l’avenir du Franc CFA, de la sécurité en Zone CEMAC et de la libre circulation des personnes et des biens.
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