Ports du Cameroun : Bolloré parviendra-t-il à saboter la RTC du PAD ?
Les Terminaux à conteneurs des ports du Cameroun en concurrence loyale ou en chiens de faïence ? Bolloré semble n’avoir pas digéré son éviction du Port de Douala au Cameroun. Après la justice et les fakenews, arrivé le temps de la concurrence déloyale ? L’équipe de Cyrus Ngo’o, le DG du Port Autonome de Douala-Bonabéri a-t-elle fait la mise à jour de tous les scénarii de défense contre des attaques sur l’image et les intérêts de l’Autorité portuaire de Douala ? Avec l’homme d’affaires breton, un marché perdu apporte toujours son lot de coups bas.
Comme attaques : la guerre médiatique, le sabotage des installations, un éventuel achat des consciences, y compris l’appel international à ne plus desservir des ports. Aucune surprise donc qu’à la première semaine du lancement des activités de la nouvelle Régie, une certaine presse à la solde de DIT se soit lancée aux fausses informations sur la Régie créée le 6 décembre 2019. Ceci dans le but de la présenter à l’international comme incapable de faire mieux que le Consortium Bolloré/APMT.Dans un communiqué publié récemment, le Groupe Bolloré tente par de nouvelles approches de glaner les avantages qu’il avait au PAD.
« A compter du 1er janvier 2020, le Terminal à Conteneurs de Douala (Cameroun) est géré en Régie déléguée par le Port Autonome de Douala pour une période annoncée d’un an. Cette transition est susceptible d’affecter la fluidité des opérations. Toujours engagé à vous offrir les solutions d’acheminement les plus compétitives en coûts et délais, Bolloré Logistics vous propose un plan de transport alternatif, vers le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine via le port de Kribi ».
Communication agressive des ports ?
Dans ce communiqué, il est clair que Bolloré est déloyal en présentant aux partenaires internationaux et nationaux du PAD une image négative de la RTC. Aucune élégance de leur laisser le temps de constater par eux-mêmes. La RTC ne sera-t-elle pas en mesure de couvrir les besoins de ses partenaires ? C’était porter les œillets face aux aptitudes et à la détermination de Cyrus Ngo’o. Des ports du Cameroun, celui de Douala reste le poumon de l’économie. 95 % des activités maritimes du pays. Il y a quelques jours encore circulaient sur les réseaux sociaux des informations portant à faire croire que la RTC n’a pas pu faire sortir 10 conteneurs du port en une semaine. Le logiciel acheté à un prix qui rendrait tortues les mouches n’a pas fonctionné, pas non plus de compétence pour lever et déposer des conteneurs. Il n’en est rien ! La communication du PAD sur le sujet a été active et partagée des milliers de fois sur la toile par des patriotes camerounais.
Dans un post sur sa page Facebook, l’Autorité portuaire a publié des chiffres exacts sur l’activité de la nouvelle régie depuis le 1er janvier 2020. Nous sommes ainsi après le départ de Douala International Terminal (DIT). « RTC : 1000 CONTENEURS LIVRÉS EN UNE SEMAINE : la Régie du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri relève le défi. Déjà mille conteneurs livrés après une semaine seulement d’existence sur les quais du Wouri et une productivité brute de 18 mouvements par heure. Une performance qui égale ce qui se faisait déjà. On envisage les prochains jours avec beaucoup plus d’optimisme. ».
La nationalisation des ports
Rien de perdu depuis le départ de Bolloré du Terminal à Conteneurs. On croirait même qu’il se porte plutôt bien, et pour la RTC où « les opérations d’embarquement débarquement au quai 14 du Port de Douala-Bonaberi qui se déroulent dans de meilleures conditions », et pour l’économie du pays boostée par le savoir-faire de ses enfants. Déjà, comme illustration de faire un avec la décision de la hiérarchie, la semaine passée, les aconiers ont fait une marche tout le long des rues du Port en remerciement au pouvoir de Yaoundé qui a osé une nouvelle fois dans la nationalisation des entreprises de l’Etat du Cameroun. Comme il a été de la Sonatrel crée le 15 octobre 2015 par le président de la République Paul Biya, pour le transport de l’électricité du Cameroun, ce qui fait de Enéo qui n’en produit plus, un simple comptoir jusqu’à la fin prochaine de sa concession.
De même avons-nous vu dans nos eaux la filiale marocaine à capitaux français cesser ses activités pour Camwater, Tradex prendre ses marques dans la distribution des hydrocarbures sur le territoire, parrainé par la SNH, la société de l’Etat du Cameroun qui seule gère ce secteur névralgiques. Les manèges de Bolloré à dévier les navires vers Kribi, pour sa filière KCT sont dans la droite ligne de tout ce dont l’homme d’affaires breton a su montrer de sa déloyauté dans les affaires. Mais pour ne pas peindre tout en noir chez l’homme, on dira que son envie d’arracher des parts de marché à la RTC n’est que de bonne guerre pour le moment, et pourrait même mettre en concurrence les deux ports pour le bien du pays. Dans cette bataille des chiffres se cache celle des performances.
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