Le président français Emmanuel Macron s’est exprimé, il y a déjà quelques jours, depuis son bureau de l’Elysée dans une interview accordée à Benjamin Roger et à Marwane ben Yamed. Dans son allocution, le dirigeant français à fait montre de tout son mépris envers tout un continent, l’Afrique. Mais surtout, avec des mots bien pensés, il a fait des menaces à peine voilées sur la nouvelle offensive que va mener son pays en Afrique.
Emmanuel Macron reconnait que les Turcs et Chinois ont pris en Afrique des parts que seule la France contrôlait, il y a encore quelques années. Avec en plus, reconnait-il, un profond sentiment anti-français qui s’est développé chez presque tous les Africains. Il accuse ses concurrents de nourrir ce sentiment, sans toutefois reconnaître qu’il naît de leurs multiples agissements négatifs sur le sol africain. D’ailleurs, il va plus loin en posant que la génération actuelle d’Européens, et particulièrement françaises ne sont point comptables du Commerce triangulaire, de la colonisation, de 500 millions de morts dont ont été victimes les Africains, et dont les conséquences néfastes les poursuivent jusqu’à ce jour par l’appauvrissement de leur continent, et l’aisance éhontée que révèle le développement de son pays. La question à lui poser est celle de savoir qui détient des éléments de la mémoire africaine ? Est-ce ses grands-parents ou lui et son gouvernement qui ne les restituent pas ? Qui bénéficie du FCFA, avec une dévaluation de cette monnaie chaque fois que la France est en difficulté ? N’est-ce pas sous sa présidence que Bolloré pille les ports et l’économie des pays africains ? De quelle « histoire d’amour » raconte-t-il dans cette interview qui a plutôt l’air d’une promo de la franchise France que d’autre chose de sérieux.
Récupérer des parts perdus
Pour reconquérir l’Afrique, il a donc pensé ne pas assainir les relations avec l’Afrique en la laissant tranquille, mais plutôt s’appuyer sur une certaine diaspora formée par elle et chez elle (Coups d’Etat techniques), et montrer en plus ses muscles contre les Africains qui ne veulent pas s’aligner à la volonté de la France institutionnelle (Terrorisme et chantage politiques et économiques). Le discours de Macron a été très mal perçu du côté des Africains qui craignent, surtout dans les anciennes colonies françaises et au Cameroun, que pour y arriver, la France ne jurera plus que sur le terrorisme, l’hypocrisie, la renaissance de la Françafrique, et l’appui aux mouvements rebelles contre les pouvoirs légitimes ou légaux en place, comme elle a fait par le passé, au temps du monstre Foccart.
La survie de l’Etat français ne peut passer que par l’ignominie, et surtout son prestige perdue dans le monde, à présent que son économie est descendue à plus de -12% du fait du Covid-19, que cette maladie a présenté le visage d’un Etat sous-développé, qui normalement devrait s’habiller de guenilles, mais se pavane partout dans le monde, habillée de vêtements princiers au prix de la souffrance du peuple africain. Dans le classement des économies du monde, en moins de 10 ans, elle est passée de la 5ème place à la 7ème, avec le passage de l’Inde et du Royaume-Uni devant elle. (Classement par PPA, BM 2019). Dans son interview, des points révélateurs du contentieux historique apparaissent clairement et frappent de toute leur force la mémoire collective africaine. Macron dit avoir travaillé sur un sujet tabou qu’est la restitution du patrimoine culturel africain car avoue-t-il « … les générations contemporaines africaines ont besoin de comprendre, de toucher, de posséder leur histoire, de se la réapproprier… ».
Refus de la résignation de Emmanuel Macron
Qu’est-ce à dire si ce n’est que « Nous les avions coupés de leur passé, déstructuré leur mémoire collective et confisqué leur avenir en leur ayant caché d’où ils viennent ? ». Evasif sur le Franc CFA, il a rappelé sa dernière virée à Abidjan, qui selon lui a mis fin « à un marqueur très symbolique qui alimentait beaucoup de fantasmes et de critiques. ». Emmanuel Macron sait bien qu’on ne met pas fin à une monnaie telle que le FCFA par des discours évasifs, mais plutôt par des actes. Il aurait bien pu dire que : « voilà ça y est, le CFA c’est fini, chaque pays est libre de battre sa monnaie ».
Pour continuer dans son évasion spirituelle, Emmanuel Macron promet un sommet France – Afrique au moins de Juillet 2021, sans invitation aux chefs d’Etat comme à l’accoutumée, mais avec de nouvelles générations d’acteurs politiques, beaucoup plus jeunes, issues de la diaspora pour la plupart. Sûrement sortis d’une usine de fabrication d’hommes et de femmes blancs à masque noir. Tout ce qui prouve qu’il est dans la continuité interventionniste dans les politiques internes et propres aux africains. La France doit accepter son sort, elle a perdu l’Afrique, non pas pour une autre puissance, mais beaucoup plus parce que ce continent s’est réveillé et devient chaque jour une puissance et le futur du monde. Non pas le futur tel que le pensent les autres qui le prennent comme leur futur pourvoyeur à bas prix de quoi vivre, mais comme celui qui va régner bientôt sur le monde et le discipliner dans une renaissance tant espérée par l’humain, si ses fils en prennent vite conscience.