Du Cameroun des grandes opportunités vers un Cameroun émergent ?
Le Cameroun emergent en 2035 ? Avec la fin de certains accords léonins, des accords spéciaux obligeant depuis les années 50 les fils du Cameroun à ne consommer que des miettes tombant de la table de la France et d’autres puissances de l’époque, pourtant assises sur son sol, sous-sol et dans ses airs, le pays de Douala Manga Bell, de Félix Moumié et de Um Nyobè reprend finalement la main sur la majorité des aspects de sa souveraineté en cette fin d’année 2020.
Il faut noter que le processus s’est mise en marche depuis maintenant plus de deux décennies marquée par le premier septennat (celui des grandes ambitions) et le non renouvellement en l’état des accords sur la coopération militaire entre la France et notre pays. Dans sa première forme, l’accord octroyait la responsabilité de la défense du territoire camerounais à la France. Une astuce du tutélaire confié au pays Kameroun par la Société Des Nations (SDN) à lui refuser la mise en place effective d’une véritable armée. Un point très vite contourné par le Gouvernement du Cameroun par le refus de la reconduction en l’état de ces accords. La nouvelle forme de l’accord militaire avec la France octroyait au Cameroun la grande responsabilité de la défense de l’intégrité et de la paix de son territoire. Ceci a abouti à la nomination par le Président Paul Biya de certains généraux contre le seul qui existait depuis plus de 30 ans, au nom de Semengué. Très rapidement, le Cameroun a vu la mise en place du BIR en 1999 et toute une armée professionnelle avec presque toutes ses branches, sans oublier des écoles de guerres et de stratégie militaires.
Des ambitions légitimes du Cameroun
Mais les ambitions de Paul Biya à faire du Cameroun un Etat souverain avaient des adversaires coriaces comme la fluctuation des termes de changes des produits d’exportation tels que le pétrole (BRENT), les productions agricoles et minières. En plus, le Cameroun était toujours assujetti à l’accord qui l’empêchait de jouir véritablement de son sous-sol, alors même que la régression économique tuait ses fils. L’astuce trouvée par le Président du Cameroun, a été celui de se tourner vers la terre et de refuser la signature de gros contrats pétroliers, d’exploitation minière, et de tous ceux qui allaient hypothéquer le futur des enfants du Cameroun dans le berceau de leurs ancêtres.
On a vu le Cameroun trimer et se mettre à genoux dans les années 90 lorsque le chef de l’Etat a commencé à montrer des velléités de refus à obéir à un ordre mondial imposé au pays africains. La SGBC, la banque française qui était leader des épargnes des fonctionnaires du pays, n’avait plus eu de liquidités dans ce pays, tandis que la ELF et autres Total distribuaient du pétrole et carburant à compte-gouttes aux usagers. Tout était ainsi mis en place pour un soulèvement contre le régime de Yaoundé. 90-92 c’était des villes mortes à Douala et Yaoundé, puis dans tout le pays, et Bic morts dans les campus. Le chef de l’Etat va alors demander à ses chers compatriotes de « serrer la ceinture », de « retrousser les manches » en entrant dans un Tunnel dont personne ne voyait la sortie avec les privatisations de toutes les entreprises qui faisaient non seulement la fierté du Cameroun, mais également son économie.
Résistant et résilient
Ces « privés » qui vont s’en saisir avaient pour mission de les démanteler et de les jeter aux orties. Le but étant de faire tomber le régime de Yaoundé qui était devenu désobéissant. C’est ainsi que le Cameroun devra passer plus de 20 ans à rechercher un souffle nouveau. Il va se tourner définitivement vers Chinois, Russes et autres nouveaux partenaires, dans son refus de retourner à la table de la reconduction des accords illégaux, immoraux et désavantageux. En 2009, le président Paul Biya va changer de discours et annoncer la vue de la fin du tunnel aux Camerounais, mais impatients, ses concitoyens vont commencer à s’en prendre à lui, à présent que des travaux publics ne se faisaient plus comme il se doit, que la voirie laissait entrevoir de partout des montagnes d’immondices, des villes-poubelles, des nids de poules, voire d’éléphants un peu partout dans les rues des villes.
La fonction publique n’avait plus recruté pendant plus de 10 ans, et les nouveaux diplômés cognaient avec rage la porte du travail, malgré un SMIC à 22 000 FCFA dévalué. Oui parce qu’entre temps, depuis le Sénégal les Francs CFA avaient été dévalués !!! C’est une mort lente que la France avait souhaitée aux Africains. Résistant, résilient, le Cameroun va poursuivre sa marche, humilié par son entrée au FMI alors que son président avait déclaré que le Cameroun n’ira pas au Fonds Monétaire International, une grosse escroquerie qui n’a jamais développé un Etat ; au contraire c’est un gros charognard entre les mains des capitalistes occidentaux. Cependant la vision d’un homme permettra de tout contrôler, tout en donnant l’air d’avoir été assommé par Boko Haram, la crise du NoSo, la rébellion à l’EST, tous enclenchés pour remettre la négociation des accords qui allait être à leur fin en 2020.
Emergent
S’armant de mutisme et s’étant entouré de stratèges, le PRC va petit à petit conduire la barque Cameroun là-même où il compte la mener : vers une certaine souveraineté que n’ont pas encore atteint la majorité des Etats africains. Un à un, les accords qui liaient le Cameroun à un destin amer vont devenir soient caduques, soient seront renégociés. Dès 2010, le visage du Cameroun va se mettre à changer avec le septennat des grandes réalisations, après celui de grandes ambitions qui a offert au pays des nouvelles réalisations : ports, barrages, routes, autoroutes. Mais c’est avec le septennat des grandes opportunités que Paul Biya va passer de la parole à laisser un Cameroun prospère à l’acte avec la Renationalisation tous azimuts des sociétés exerçant dans des pans de souveraineté du Cameroun, avec le non renouvellement des contrats de certaines concessions (PAD, CDE pour Camwater, etc.), et des restructurations notables telles que celles de la SNH, ou la création d’entreprises toujours à 100% du capital de l’Etat telle que les régis au PAD, la Sonamines pour le contrôle de notre sous-sol, la Sonatrel pour le contrôle du transport des connexions de l’électricité, etc.
Le 26 décembre dernier marquait la fin des accords qui ont le plus appauvris le Cameroun dans toute son histoire. Ceux qui faisaient du propriétaire de ses ressources minières un autre pays : la France. L’on comprend donc à présent le discours du chef de l’Etat au soir du 31 décembre 2018 qui disait de son nouveau septennat celui qui serait le plus « décisif » dans l’histoire du pays. En effet, tout semble avoir été mis en place pour qu’en 2021, les liens qui tiraient le Cameroun vers le bas soient tous coupés : son processus de décentralisation est achevé au moment où prennent fin les accords coloniaux et spéciaux les plus contraignant contre son développement, son processus de nationalisation est en marche, son armée est bien en place pour défendre son intégrité territorial et sa souveraineté et l’ère du verseau a bien ouvert la conscience de ses citoyens. Le Cameroun donne à présent toutes les assurances d’un pays qui sera émergent en 2035. Il suffit à présent d’avoir des gestionnaires soucieux de son développement, et par conséquent de celui de tous ses citoyens.
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