Contre-façon au Cameroun
ÉconomieÉditorial

La contrefaçon au Cameroun comme la « baba » du Nigéria ?

La contrefaçon au Cameroun, parlons-en. Celui qui n’a pas connu les produits nigérians surnommés « baba », ceux qui remplissaient les marchés camerounais et africains au temps du Président Ibrahim Badamasi Babangida du Nigéria, qui se retrouvaient dans toutes nos maisons, est né bien après les années 2000.

Je me souviens tout petit encore lorsque entre jeunes, on se mesurait au moyens des marques de nos chaussures et vêtements. Était « mort » celui qui avait la « baba aux pieds ». En achetant, il fallait savoir détecter la bonne écriture sur les produits. Ceci touchait même les fournitures scolaires. La technique sur les répliques de nos voisins nigérians avait atteint des subtilités qui présumaient  que leurs produits sont des originaux. (LIRE AUSSI : Burkina Faso : « La patrie ou la mort nous vaincrons » : nouvelle devise du pays).

Nikke, Bicc, Adisdas, Pumma, Levis Straus, Cock Sportif, Samsong, Heinekem, etc. Les liqueurs, les bières, les jus naturels, les marques de téléviseurs, les marques de lunettes, de ventilateurs, rien n’en était épargné. La « baba » avait pris l’Afrique et poussait les Occidentaux à venir combattre surplace le début d’industrialisation des compatriotes de Babangida. Cependant, ce qu’on ne savait pas encore, jeunes que nous étions, ou ce que ceux qui avaient à régler les Camerounais comme de bons colonisés ne s’écartant pas du « bon chemin », est qu’au moment où ils étaient notre risée, les Nigérians se faisaient des sous en vendant à toute l’Afrique le fruit de la première étape d’industrialisation de leur pays.

La contrefaçon au Cameroun et le premier « i » 

En même temps qu’ils se faisaient connaître, craindre et progressaient dans le classement mondial des pays riches. Aujourd’hui, ce pays est devenu la 1ère puissance économique du continent Africain et est bien assis dans le classement des 30 premières nations industrialisées au monde. Si vous êtes un tout petit peu portés par la science, les affaires, la recherche ou le commerce, vous êtes sûrement au courant que tout commence par l’imitation. La contrefaçon au Cameroun est une voie à ne pas négliger.

La maîtrise de l’imitation est le tout premier des 3 « i » qui mènent un pays à son apogée industriel. A savoir : Imiter, Innover, Inventer. Nous avons donc comme première étape l’imitation. Celle-ci consiste à reproduire industriellement sans licence et avec une maîtrise prouvée ou approximative de la technologie originale, une œuvre protégée par un brevet. Il s’agit généralement de créer la confusion entre l’original pris comme produit protégé et le toc servi au public. Ici aussi, le professionnalisme est  bien demandé car contrairement à ce que d’aucuns pensent, il faut bien que notre affaire marche sans nous mener en justice.

Innover

Si oui, seulement pour l’utilisation d’une contrefaçon et non pour défaut d’hygiène ou autres détérioration de la santé d’autrui par notre fait. Et ma foi, il a bien marché pour le Nigeria en ce qui concerne des produits de grande consommation tels que les stylos à billes, les chaussures, les vêtements de marque, les liqueurs, les savons des vélos, des motos, des téléviseurs et autres outils usités au quotidien.

Ce qui les a mené naturellement au second « i » qu’est l’innovation. Comme il a très bien marché pour la Chine, cette grande et vaste usine du monde dont l’imitation sans vergogne, au vu et au su de tout le monde, a obligé les unes et les autres multinationales de la textile, de l’habillement, du transport, de la cosmétique, ou des technologies multiples à délocaliser leurs filiales pour profiter non seulement de la main d’ouvre de l’empire du milieu, mais aussi pour ne pas être mis à la touche par ses prix divisés par deux, voire par trois, en lui remettant les clés de la fabrique de ses originaux. (LIRE LA SUITE : le cas du Cameroun).


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saimondy

Directeur de la publication de Saimondy. Analyste géopolitique, Journaliste-écrivain et éditeur, artiste musicien et producteur.

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