Emmanuel Macron accentue le sentiment anti français en Afrique
A quelques mois de la présidentielle française, le président français Emmanuel Macron vient d’accentuer le sentiment anti français en Afrique. En quelques mois de cette année, la petite pincée de sympathie qui était encore acquise par la France en Afrique a bien maigri à cause de son inélégance politique et son manque de subtilité diplomatique, en donnant ainsi raison à ceux qui affirment qu’il est délicat de confier le pouvoir suprême d’un Etat aux mains inexpertes et inexpérimentées.
Algérie, Maroc, Mali, Guinée Conakry, Centrafrique, RDC, sont autant de pays africains qui affichent clairement leurs mésententes avec l’ami d’hier. A ces derniers, il faut ajouter la totalité des Etats de la CEMAC avec qui le courant ne passe plus depuis belle lurette.
sentiment légitime
Ce qui dérange les Africains, c’est cette surdité extraordinaire qu’ont les autorités françaises face aux vraies aspirations des peuples africains qui ne demandent pas aux Gaulois de les inviter à 6000 kms de leurs forêts tropicales pour discuter le temps d’une heure de leurs problèmes vitaux. Ce qu’ils ne veulent plus, c’est la présence malsaine de la France militaire et de voyous politiques sur leur sol, celle de l’arrogance néocoloniale prédatrice sans moralité. (Lire le texte de Calixthe Beyala sur le récent sommet Afrique-France).
Pour comprendre le sentiment anti français en Afrique, imaginez un instant Vladimir poutine demander à rencontrer à Moscou la société civile française, ou le Président iranien à rencontrer les ONG françaises en Iran, le Président Chinois Xi Jinping inviter à Beijing la société civile, les ONG, et quelques jeunes français triés dans le volet pour leur vanter le modèle chinois de société avec 32 millions d’euros comme appât et récompense pour qui fera tomber les institutions de son pays ? Imaginez un peu la réaction d’Emmanuel Macron si le Turc Erdogan ose rassembler la jeunesse française et les ONG françaises en Turquie pour les inciter à s’opposer aux actes politiques de leur autorités, question de prendre leur destin en main ? qu’en penseront les Français ?
Une déclaration de guerre de Macron
Ce que vous comprenez à la lecture de ces exemples est ce que les Africains ont compris, décrient et ressentent comme provocation, comme déclaration de guerre de la France. En fait nous avons vécu à Montpellier des actes d’une approche de renversement de l’ordre établit dans des pays souverains d’Afrique, un message trahissant le besoin par la France d’imposer de nouveaux visages politiques sur le continent, quitte à fâcher les gouvernants des pays du continent noir qu’on ne respecte plus ou qui nous ont coupés le robinet colonial.
Le sentiment anti français vient aussi du fait qu’en Afrique, tout le monde s’accorde à dire que ceux qu’il a invités à parler du continent ne sont reconnus d’aucune légitimité représentative de la jeunesse africaine. Chaque pays africains ayant son « Conseil de la jeunesse » dont les membres sont démocratiquement élus. Les ignorer pour d’illustres inconnus ayant joué la comédie devant les caméras françaises dans le but d’aider Emmanuel Macron à se redonner un aura d’avant campagne pour le second mandat, a été pris en Afrique comme un acte de guerre sans aucune ambiguïté.
Piètre légitimité
La venue d’Emmanuel Macron à la tête de la France a été pourtant célébrée au-delà de son territoire de souveraineté, comme un événement positif dans la gouvernance des Etats du monde, tellement sa jeunesse et l’intelligence dont on nous vendait fascinaient et remplissaient d’espoir les pays avec des chefs d’Etats âgés comme on en sait présenter dans le continent noir. En voulant imiter Barack Obama qui l’a fait avec les « Young Leaders » alors qu’il était encore Président des Etats-Unis d’Amérique, Macron sans le vouloir, vient d’accentuer le sentiment anti-français, de lancer la sonnerie du glas de son pays dans le cercle des puissances de ce monde.
L’actuel locataire de l’Elysée a décidé de se faire passer le temps du jour du 08 octobre 2021, président de la république de la jeunesse africaine en présentant d’illustres inconnus au monde comme porte-paroles de la jeunesse africaine, quelques individus acquis à la cause impérialistes, triés par le Quai d’Orsay dans la société civile africaine, dans les ONG en place en Afrique et en France, des femmes et hommes d’affaires ayant la nationalité française ou les deux avec celle de leurs origines africaines, financés par des réseaux occidentaux et de la francophonie.
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