Une violence morale injustifiée contraire à tout code éthique et d’équité, laissant sans voix toute personne éprise de dignité humaine, est appliquée par Guinness Cameroun, filiale de la multinationale anglaise Diageo, aux artistes camerounais décidés d’entrer dans leurs droits d’auteur, (LIRE AUSSI : Pétrole contre Droits de l’Homme : la France reçoit Mohammed Ben Salman).
Les Organismes de Gestion Collective, donc les artistes camerounais, décidés à recouvrer des arriérés de 15 années d’utilisation illégales de leurs œuvres d’esprit par la firme brassicole anglaise installée au Cameroun, butent sur son refus de payer et ont plutôt en retour une proposition de 300 millions sur 3 milliards 600 millions de FCFA.
« Cela fait 15 années que Guinness Cameroun exploite les œuvres des artistes sans rien payer », apprend au monde la Commission de recouvrement des arriérés mise en place sur la base d’une décision ministérielle du Ministère camerounais des Arts et de la Culture (Minac) composée des DG de tous les 8 OGC impliqués, les syndicats et autres regroupements d’artistes. « Guinness a d’abord contesté sa catégorisation », nous fait comprendre l’artiste Roggy Stentor très remonté contre la firme. Il a pris part à la seconde journée des discussions avec les représentants de Guinness Cameroun qui ont eu lieu le 28 octobre 2021.
Accord sur le Corporate avec Guinness
Le refus de payer n’est pas seulement pour les œuvres de Camerounais, mais également, comme le rappelle Sam Mbendè le PCA de la Cameroon Music Corporation (CMC), mais aussi « celles du monde entier ». Nous savons pourtant que ceux que le portefeuille des perceptions appelle dans le droit d’auteur les « grands usagers » sont entre autres les Brasseries, les Grandes surfaces, les entreprises de téléphonie mobile, etc. Ainsi, Guinness Cameroun refuse de payer alors qu’elle a pourtant inspiré avec d’autres sociétés la décision ministérielle en 2010.
Après 2 jours de discussions intenses, un accord a été obtenu entre les deux parties sur un seul mode d’exploitation, le Corporate : 200 millions de FCFA. Mais « Après les négociations ont bloqué. Guinness ayant assimilé les voitures publicitaires aux séances occasionnelles, proposait 100 millions pour ces deux modes d’exploitation. Trop ridicule pour être accepté. Donc purement et simplement rejeté. Après ça et vu cette attitude, il était inutile de continuer sur les autres modes d’exploitation (15 francs/casier, retenues à la source, etc.).
La négociation s’achève donc en queue de poisson. C’était la dernière avant le rapport à déposer au Président de la commission de contrôle des OGC. » Nous apprend à nouveau Roggy Stentor que nous avons pu joindre sur Whatsapp dans la nuit du 28 octobre.