Edito : elles poussent la France à lutter contre la volonté du peuple malien
La sortie massive du peuple malien dans la rue pour protester les décisions des chefs d’Etat de la CEDEAO démontre à suffisance leur détermination à se couper de l’État colonial qu’est la France, sa détermination à protéger son territoire pour sauvegarder ses intérêts et son souci d’internationaliser sa lutte de souveraineté hors les canaux habituels de ce débat. Le conflit CEDEAO et France contre le Mali et le peuple malien prouve que les intérêts géopolitiques ont mis de côté la démocratie pourtant très mise en avant lorsqu’il s’agit de donner les leçons de gouvernance aux Africains. (Lisez aussi Assimi Goïta met la France et la CEDEAO dans l’impasse géopolitique)
Combien de fois n’a-t-on pas entendu Jean-Yves Le Drian parler de « respecter la volonté du peuple » ? Surtout lorsque le choix du peuple coïncide avec les intérêts de la France ? À présent que les mêmes Africains ont compris comment ça fonctionne avec les donneurs de leçons et qu’ils préfèrent revenir sous l’arbre à palabre, celui qui se prend pour leur maitre dit « Niet ! ». Qu’il faut obéir au Code noir. Que c’est lui qui l’Occidental qui devrait dire ce que le peuple africain doit vouloir, qui choisir, comment doivent être gérées les affaires de la cité au Mali. Pour dire quoi ? Si l’on peut être d’accord que la démocratie est aussi gouverner selon la volonté du peuple, alors l’on devrait respecter la sortie de presque 1 million ou plus de Maliens le 14 janvier 2022. De même que ses Assises nationales octroyant un mandat de 5 ans au Gouvernement malien dirigé par Assimi Goïta, et tout ce que ce peuple dit en prenant faits et causes pour le Gouvernement de transition en place tels que l’appel aux Russes dans l’effort de lutte contre le terrorisme dans le Nord du Mali et dans le Sahel.
Sanctionner le Malien
Si ce n’est pas la démocratie au Mali actuellement alors c’est quoi ? On l’a compris, les sanctions de la CEDEAO, si elles revêtent un caractère contraignant contre ceux qui sont au pouvoir, sont en principe une riposte des chefs d’Etat Ouest africains sous l’impulsion de leur patron occidentaux, qui visent plutôt à punir le peuple malien qui a osé demander le départ de l’Etat colonial qu’est la France. Cette dernière après avoir menacé de partir si les Russes s’installaient, a vite ravalé sa honte, en exhibant son impuissance face aux faits géopolitiques qui se suivent rapidement au Mali. Après avoir activé la CEDEAO sans succès, elle est tombée devant le VETO de la Chine et de la Russie à l’ONU. En même temps l’on signale l’arrivée des militaires iraniens au Mali, le refus de la Guinée de fermer ses frontières avec son voisin africain (on espère que ce n’est pas une porte laissée ouverte aux opérations françaises vers le MALI), et l’Algérie qui resserre ses liens avec Assimi Goïta.
Pour se donner un peu de poids géopolitique, la France fait tout pour mettre à ses côtés l’Union européenne. Pour l’instant l’OTAN semble loin d’intervenir comme en Lybie. Quoiqu’on ne perde pas en esprit que le Traité Atlantique Nord vise à pérenniser l’hégémonie de la civilisation occidentale sur le reste des peuples du monde. Par conséquent, l’activer reste un simple jeu d’intérêts. Voici donc comment un nain géopolitique, qui s’est assis à la table des puissants de ce monde grâce à ses colonies héritées après le seconde guerre mondiale par la plume de la découpe sur une carte, se croit toujours puissant alors même que le vent à tourné en sa défaveur. Hormis la solidarité de race que certains pays du monde lui démontrent encore, que lui reste-il ? Son ADN historique qu’est les crimes politiques sur le sol africain vont renaître car « chassez le naturel, il revient au galop ». (Lire aussi Le Mali vers une sortie stratégique planifiée de la CEDEAO et de l’UEMOA)
Veille patriotique
Le peuple malien dans la rue contre les sanctions de la CEDEAO. Le 9 janvier 2021, profitant de l’ouverture de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de Football, la CEDEAO a rendu publiques ses sanctions prises contre le Gouvernement de transition malien après une réunion de son assemblée extraordinaire du côté du Ghana. Motif pris que le Gouvernement de transition en place au Mali depuis le renversement de Ibrahim Boubacar Keita, décédé le 16 janvier 2021, refuse d’aller aux élections. Ce à quoi la transition répond : pas d’élection sans une sécurisation définitive de son territoire afin de ne pas revenir quelques mois encore dans un nouveau coup d’Etat. Cependant mal en a pris à la CEDEAO.
Malgré leur amour pour le football, les Maliens ont saisi les enjeux des sanctions et la veille permanente africaine qui existe à présent dans la quasi-totalité des pays du continent a déclenché le code d’alerte rouge. Celui qui touche les sujets de souveraineté des États et du continent. C’est ainsi que le 14 janvier, plusieurs villes maliennes ont été envahies par plus ou moins un million de manifestants demandant à la CEDEAO de déchirer la feuille de route que lui a passée son maître du Quay d’Orsay. Il faut dire que les sanctions de la CEDEAO sont insensées pour un Africain dont le traité de Yalta a donné une famille parfois dans 3 états voisins qui formaient le même royaume avant l’arrivée des Européens en terre africaine. En quoi est-il africain et contraignant pour un dirigeant de fermer son espace aérien et ses frontières terrestres, si la volonté n’est pas de punir un peuple. ? J’espère que vous savez à présent « ces raisons qi poussent la France à lutter contre la volonté du peuple malien », si non lisez encore ceci : La France chassée de Tombuctu par les maliens, comme à Kidal et Tessalit ou encore Bientôt la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde vue par E. Macron.
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