Conférence de presse Emmanuel Macron et Paul Biya à Yaoundé
Conférence de presse Emmanuel Macron et Paul Biya à Yaoundé a été. Emmanuel Macron est au Cameroun depuis la nuit du 25 juillet. Il a été reçu à l’aéroport international de Nsimalen par le Premier Ministre Dion Nguté. Lors de la conférence de presse après le tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat, l’on a eu droit à un Macron Emmanuel qui semblait plutôt frustré et tassé sur lui-même. Loin de celui qui s’est donné en spectacle au Burkina Faso ou ailleurs dans certains pays africains. Mais que s’est-il donc passé lors du tête-à-tête entre Emmanuel Macron et Paul Biya ? (LIRE AUSSI : Emmanuel Macron au Cameroun de Félix Moumié et Um Nyobè).
Emmanuel Macron a fait preuve de prudence dans son langage au Cameroun. Non pas qu’il n’ait pas abordé les sujets qui fâchent lors du huis-clos avec son homologue camerounais, selon ses propres annonces. On dirait plutôt qu’il venait de se rendre compte ne pas être en terrain conquis, et plutôt miné. Il aurait également compris pourquoi ses prédécesseurs ont évité la destination Cameroun. Les relations entre la France et le Cameroun n’ont presque jamais été d’un long fleuve tranquille. Le sujet principal qui fâche est le contentieux historique qui résiste et pourri les rapports polymorphes entres ces deux Etats. Les actions meurtrières et immorales de la France en terre camerounaise sont indiscutables.
Emmanuel Macron et Paul Biya comme avec Hollande
Lors de la Conférence de presse Emmanuel Macron et Paul Biya à Yaoundé du 26 juillet 2022, on a compris le refus de la France de demander les excuses pour les nombreux crimes perpétrés sur le sol du Kamerun. Emmanuel Macron revient plutôt sur les phrases et propositions creuses de François Hollande lorsqu’il promettait en 2017 encore l’ouverture des archives sur le Cameroun. Rien jusqu’à ce jour. Pour de nombreux Camerounais, il faut attendre la promesse du remplaçant d’Emmanuel Macron pour en reparler. Personne, surtout pas Français ou Camerounais, n’ignore ce qui s’est passé au Cameroun dans les années 50. Des camerounais brûlés au napalm. (LIRE AUSSI : Emmanuel Macron accueilli au Cameroun par les jeunes du RDPC).
Plus d’1 million de Camerounais tués pour empêcher le Cameroun d’accéder à son indépendance. Un territoire qui juridiquement pourtant n’était pas une colonie française. A la sortie de la rencontre à huis-clos avec le chef de l’Etat Paul Biya du Cameroun, il était très clair que l’offre de la France n’a pas été emballante pour Paul Biya. La Conférence de presse Emmanuel Macron et Paul Biya à Yaoundé nous apprend qu’il y a 20 ans la France comptait pratiquement 40% de parts de marchés dans le pays. En 2022, nous en sommes à moins de 10%. Chinois, Russes, Indiens, Turques, Iraniens, en plus du commerce intra africains, lui ont tout arraché. Dans le cadre de la diplomatie, on voit bien qu’elle essaie de jouer les coudes pour se maintenir.
Le spectre russe
Même le domaine militaire et de la sécurité que la France semblait dominer commence à lui échapper avec l’entrée de la Russie dans l’armement des forces armées camerounaises. On l’a nettement remarqué lors de la construction des infrastructures sportives, de communication et d’hébergement à l’approche de la Coupe d’Afrique des Nations qu’à organisé le Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. La France n’a presque rien eu comme marché. Impensable il y a encore une décennie. Accuser l’action de la Russie en Afrique, prendre de son temps et faire 6000 km pour juste tenir un discours contre l’offensive diplomatique et militaro-stratégique du pays de Vladimir Poutine dénote d’une déculottée manifeste du coq. (LIRE AUSSI : Emmanuel Macron au Cameroun : voici le programme officiel).
Egalement faire 6000 km pour demander la fin de son mandat à Paul Biya. La France a eu une présence exclusive de plus de 60 ans dans certains pays africains. La France devrait se tourner vers elle-même pour se rectifier. C’est aussi ce sens de responsabilité que démontre en un instant de lucidité Emmanuel Macron lorsqu’il avoue que les parts de la France ont drastiquement diminué au Cameroun par une concurrence « normale ». Mais surtout de l’inefficacité des entreprises françaises en place face aux asiatiques et américaines. Voire africaines. La question nous brûle de nous demander si Emmanuel Macron peut sauver les maigres parts qui restent à la France au Cameroun. Peut-il seulement stopper la descente, si remonter la pente semble presque insurmontable ?
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