Cameroun : le Président Paul Biya ridiculise Amélie Tulet par sa « théorie de la soustraction »
A 89 ans, le président camerounais Paul Biya ridiculise la journaliste française Amélie Tulet de RFI par sa logique que des Camerounais ont baptisé « La théorie de la soustraction ». C’était ce 26 juillet 2022 au Palais de l’Unité de Yaoundé lors de la conférence conjointe Emmanuel Macron et Paul Biya. On s’y attendait, la question sur l’alternance allait être posée au chef d’Etat du Cameroun. C’est un vieux réflexe des journalistes occidentaux lorsqu’ils sont face aux dirigeants africains. (LIRE AUSSI : Conférence de presse Emmanuel Macron et Paul Biya à Yaoundé).
La question de la journaliste de RFI était de savoir si le Président de la République du Cameroun comptait briguer un autre mandat après 2025. Pour situer le contexte, il faut rappeler que le Président Paul Biya est au pouvoir depuis 1982, soit depuis 40 années. Il a 89 ans déjà. La réponse de Paul Biya est sans appel : « Comme vous le savez, le Cameroun est dirigé conformément à sa Constitution. D’après cette Constitution, le mandat que je mène a une durée de 7 ans. Alors essayez de faire la soustraction : 7-4 ou 3 et vous saurez combien de temps il me reste à diriger le pays. Mais autrement ça sera su quand ce mandat arrivera à expiration. Vous serez informée sur le point de savoir si je reste ou si je m’en vais au village ».
La théorie de la soustraction déstabilisante
Ce qui est intéressant dans cet épisode de cette conférence de presse est la tête qu’à fait Emmanuel Macron en écoutant la logique ou théorie de la soustraction de Paul Biya le sage africain. Ce dernier a su répondre sans rien dévoiler de ses intentions. Il venait ainsi de déjouer un autre piège des Occidentaux qui savent bien tenir les autorités africaines par les promesses données en de tels moments. Tout en laissant la possibilité de comprendre qu’il s’en ira sûrement un jour dans son village. (LIRE AUSSI : Emmanuel Macron au Cameroun de Félix Moumié et Um Nyobè).
Moment de détente ou de grande tension ? Tout compte fait, les Camerounais ont trouvé la réplique de leur président plutôt logique et stratégique. L’épisode a rappelé au pays une autre de ses sorties en de telles occasions. Mais cette fois-là il était face à François Hollande en 2017. « Ne reste pas au pouvoir qui veut mais qui peut » Alors Président en exercice en France, Hollande avait été défiguré, comprenant très rapidement qu’il venait d’être humilié au Cameroun. Il ne sera pas élu pour un second mandat dans son pays
Implications de la théorie du Président Paul Biya
Sur le plan politique, nous sommes en face d’un besoin de faire comprendre à la journaliste qu’il ne peut parler d’un mandat présidentiel à venir alors que celui qu’il exerce est encore en cours. Sur le plan politico stratégique embrouiller les cartes pour la France elle-même. Ceci a pour but d’empêcher la France d’appuyer sur un quelconque suppo aussi longtemps qu’elle ne saurait pas lequel appui le sage camerounais. Pour finir, la théorie de la soustraction nous donne à nous interroger sur le sort de la France au Cameroun. (LIRE AUSSI : Visite de Macron au Cameroun : Serge Espoir Matomba tacle le maire Messi Atangana de Yaoundé).
Avec 40% des parts de marché au Cameroun il y a 20 ans, elle se retrouve ce jour avec moins de 10% des parts de marchés. Les analystes camerounais parlent même de la réalité de moins de 5%. Alors s’il y a eu soustraction de plus de 30% dans les parts de marchés français au profit de la Chine, Inde, Russie, Iran, et des échanges intra africains qui ont bondit à plus de 33% entre le Cameroun et son premier partenaire économique qu’est le Nigéria. Combien en resterait-il à la France d’ici 2025 ?
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