Edito de Simon NGAKA sur la guerre cognitive en Afrique : analyse géopolitique de la crise entre la France et l’AES [2nde partie]
Alors que le Général Abdourahamane Tiani, président du CNSP du Niger, pays de l’AES, accuse la France d’utiliser le Bénin en base arrière pour des actions de déstabilisation et de guerre cognitive contre son pays, les médias à la solde des Occidentaux de l’autre côté accusent l’Algérie de double jeu contre les intérêts africains, espérant ainsi créer la brouille aux frontières pour faciliter les opérations d’encerclement des pays de l’AES par leurs armées sans craindre l’intervention algérienne.
La géopolitique actuelle dans le Sahel révèle au grand jour une pratique longtemps existante sur le continent, qui a permis aux anciennes puissances d’obtenir le soulèvement des peuples contre leur dirigeants ne jouant plus le jeu de la métropole comme Mobutu au Zaïre, actuel RDC, la diabolisation des opposants aux régimes qui sont en place avec la bénédiction de Paris, London ou Washington, l’installation des bases militaires occidentales sur le continent sous prétexte de dangers imminents qui ne se manifestent jamais.
Guerre cognitive pour encercler l’AES
Et beaucoup d’autres opérations sous de prétextes fallacieux appuyés par les médias mensonges. Les années de gloire de la Françafrique restent un témoin tangible où la guerre cognitive a soulevé des masses contre ceux qui pourtant luttaient pour sauvegarder leur souveraineté et l’intégrité territoriale de leur États. Certains l’ont nommée la guerre médiatique dans les années 2020. Depuis leur depart du Mali, Niger, Burkina Faso, les pays occidentaux se sont déployés au Bénin et en Côte d’Ivoire, installant des bases secrètes avec des commandos surentraînés selon les autorités nigériennes, décidés à rabattre le caquet à ces trois pays prétentieux, mais surtout à ne pas perdre les activités rentiers qui font deux des puissances économiques. (LIRE AUSSI : Les forces alliées de l’AES mettent les terroristes en déroute).
Orano et autres entreprises extractives ont vu leur agréments être retirés par les nouvelles autorités du Niger. Les enchères sur le terrorisme semblent ne pas faire trembler les dirigeants des pays de l’AES qui se sont tournés vers la Russie, la Chine, l’Iran ou l’Inde devenus ce jour de nouvelles puissances militaires, économiques et technologiques. Les chiffres expressément gonflés sur les victimes des terroristes après le départ de la France de ces pays n’ont pas non plus soulevés les peuples pour une demande des citoyens au retour des pays chassés du Sahel. La guerre cognitive au sahel semble maîtrisée par des populations de plus en plus consciente de enjeux dans leur sous-région.
Perspectives
Au contraire, ces peuples demandent à leurs dirigeants de se mettre sous la couverture des BRICS qui proposent un autre modèle du vivre ensemble sur terre beaucoup plus proche de leurs aspirations actuelles. La guerre cognitive en Afrique est là, une arme redoutable de recolonisation qui se met en place sous nos yeux avec les bouquets incontrôlés de CanalSat, sur Facebook, Twitter et tous les réseaux sociaux. Les Gouvernants africains ont dès lors tout intérêt à mettre en place des filtres bien serrés contre tout ce qui entre dans leurs États comme informations.
Tous les pays qui se respectent le font et cela ne serait pas de la dictature, sauf si le but n’est pas de protéger les citoyens mais de les contrôler, de les espionner contre tous les droits de ces derniers. Les Gouvernements africains doivent également mettre en place des politiques permettant aux nationaux de créer leurs propres plateformes de communication, de vente et d’échanges comme l’ont fait la Russie, voire la Chine qui fait battre de l’aile à Facebook et à Google. Parce que celui qui détient le pouvoir de l’information a le pouvoir sur les Nations. Par conséquent est capable d’une guerre cognitive en Afrique. LIRE LA PREMIÈRE PARTIE ICI : Editorial de Simon NGAKA sur la guerre cognitive en Afrique : analyse géopolitique de la crise entre la France et l’AES
En savoir plus sur Saimondy
Subscribe to get the latest posts sent to your email.