Choguel Kokalla Maiga : envie de Pouvoir et frustrations au Mali
Depuis le discours du premier ministre malien Choguel Kokalla Maiga lors de la journée commémorative de la libération de Kidal par l’armée, dans lequel il dénonce « l’absence de consultation du Gouvernement sur des décisions importantes » du pays, il y a un vent d’hiver qui souffle sur l’exécutif, ce dont se régalent allégrement les ennemis de ce pays.
La scène inattendue s’est déroulée le 16 novembre dernier dans l’emblématique Centre international conférence de Bamako où le Premier ministre de la transition, Dr. Choguel Kokalla Maiga, a fait un discours de plus de deux (02) heures de temps pour informer les Maliens du malaise existant entre son mouvement politique qu’est le M5-RFP et les militaires au pouvoir depuis 2020.
Des questions fusent des esprits d’analystes, des panafricanistes et des révolutionnaires. Le Mali en avait-il besoin ? Le premier ministre Choguel aurait-il été approché ? (LIRE AUSSI : [[MALI
Choguel Kokalla Maiga au mauvais moment
Nous pensons que la présente situation doit être évitée dans un pays en guerre (sur au moins 3 fronts) qui reste dans une transition qui se bat tant bien que mal à redresser le pays dans sa marche pour le développent. Le premier ministre malien se plaint, s’il faut qualifier ainsi sa sortie lapidaire, d’être isolé par le Président Assimi #Goïta de toutes décisions importantes sur la marche de l’État depuis une année. Aussi avoue-t-il avoir appris la prorogation de la transition à la télé. Chose incroyable dans un pays où il est pourtant le Premier ministre.
Dr. Choguel Kokalla Maïga affirme que la « Transition sensée prendre fin le 26 mars 2024 a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du Gouvernement ». Poursuivant, il informe qu’aujourd’hui encore, « il n’existe aucun débat sur la question, le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ».
Si cette incongruité est interpellative pour tous ceux qui croyaient en un accord parfait entre lui et le reste des membres de l’exécutif de la transition, elle nous pousse à penser vivre un début de scission dans cette belle aventure panafricaniste. La nouvelle est un coup de massue sur la révolution de ce pays considéré ce jour, avec le Burkina Faso et le Niger dont il forme la Confédération des États du Sahel, comme le noyau de la future Union pan-africaine (et panafricaniste) réelle dans un horizon proche.
Vers une rebellion
Mais le Premier ministre du Mali ne s’est pas arrêté à ce seul aveu que l’on peut comprendre en considérant sa position au sein du gouvernement. Ce qu’on ne comprend pas c’est tout le rappel qui égraine le long de son intervention en faisant un lien sibyllin entre son parti le M5 et les activités politiques de la transition. Un rappel sur par exemple la durée, la patience négociée auprès des membres de sa formation politique (faut-il rappeler que le premier ministre Choguel Kokalla Maiga est l’un des civils dans cette transition militaire ?) et la promesse de la tenue des élections.
On peut y voir son impatience à vivre le passage du pouvoir du militaire au civil, selon la promesse des militaires à leur arrivée au pouvoir. Des analystes y voient des ambitions politiques bien précisent : Le premier ministre se trouve peut-être un destin présidentiel, se voit le seul civil à même de diriger le pays après les militaires et est impatient de gouverner. C’est légitime du moment qu’il est resté dans une formation politique. on sait que la vocation de toute formation politique est de conquérir le pouvoir politique. C’est aussi légitime au vue de son parcours dans différent régime. Il a déjà été plusieurs fois ministre (économie, etc.)
Cependant, est-ce le moment de mettre fin à la transition ? Le Mali est-il déjà assez solide pour se confronter aux manigances occidentales avec des civils qui viendront avec un autre esprit et discours, avec des attitudes diplomatiques et des gestions administratives facilement corruptibles ? Que peut transformer une révolution aussi courte dans le temps dans un État autant divisé et aussi fragile ? D’ailleurs, nous pensons qu’en reprochant aussi vertement des choses au Président du Mali, le premier ministre a commis une faute grave contre la sécurité et la stabilité du pays.
Choguel Kokalla jette le dés
On n’est donc pas étonné que des organismes et associations maliennes demandent déjà sa démission. Assimi Goïta et le conseil de la transition suivront-il cette ligne sans causer du tort à l’État et son gouvernement ? Sans créer dans le fruit un ver qui pourrait s’allier aux Occidentaux sachant bien promettre le fauteuil présidentiel aux frustrés ?
Terminons donc par cet extrait de sa. sortie : « Nous étions bien partis, forts de l’appui de la Nation toute entière. Nous étions modèles. Aujourd’hui, ne sommes-nous pas en passe d’être dépassés ? […] Le M5-RFP, allié des militaires au pouvoir, a fait preuve d’une attitude de patience stratégique et de sens de notre responsabilité devant l’Histoire. Aujourd’hui, cette attitude est de plus en plus assimilée à de la peur, à de l’ignorance, à l’absence de vigilance, à une mauvaise compréhension ou une analyse des propos, faits et gestes ».
Ceci ne sonne-t-il pas comme un avertissement vers une future rébellion au sein même du gouvernement ? Pour analyser son image du jour, le premier ministre, certes un ancien militaire devenu depuis des décennie un civil, était pour une fois en tenue militaire de combat.
En savoir plus sur Saimondy
Subscribe to get the latest posts sent to your email.