Liberté de la presse en 2025 : (Cameroun, -1 place), 131è sur 180
Le rapport de Reporter Sans Frontière (RSF) sur la liberté de la presse en 2025 est officiel depuis ce 02 mai 2025. Selon cette ONG, la liberté de la presse est dans un état critique général pour la première fois de l’histoire. Un recul pour plus de la moitié dans la monde. Comme toujours, des pays africains ont la palme du mauvais élève. Le Cameroun Passe de la 130è place en 2024 à la 131è place, soit moins une place, avec 4 journalistes incarcérés selon cette ONG.
Pour Reporter Sans Frontière, dans le contexte politique camerounais : « Doté d’un paysage médiatique parmi les plus riches du continent, le Cameroun n’en est pas moins l’un des pays les plus dangereux d’Afrique pour les journalistes […] Il est impossible d’adopter une ligne éditoriale critique et indépendante sans faire face à d’importantes menaces et pressions lorsque les intérêts du pouvoir et de ses représentants sont en jeu […] Le président de la République nomme, par décret, tous les responsables des médias gouvernementaux et tous les membres du Conseil national de la communication (CNC), l’organe de régulation des médias. En octobre 2024, alors que des rumeurs circulaient sur la santé du président, un communiqué ministériel destiné aux gouverneurs des régions a formellement interdit tout débat dans les médias sur le sujet, un an avant l’élection présidentielle prévue pour 2025. «
Contexte économique et Liberté de la presse
Toujours dans le rapport de Reporter Sans Frontière : « Les journalistes camerounais, notamment les journalistes de médias privés, travaillent dans des conditions de précarité extrême, ce qui nuit considérablement à leur indépendance. L’aide à la presse existe, mais son montant est jugé insuffisant et sa distribution dépend de l’alignement des médias sur les positions défendues par le régime. Des proches du pouvoir peuvent également créer des médias de toutes pièces pour affaiblir économiquement un autre titre critique devenu gênant. La corruption et le favoritisme sont monnaie courante. «
Dans ce rapport, l’on peut lire que sur le contexte sociopolitique « Les médias fondés sur des critères ethniques ou religieux sont de plus en plus nombreux, ce qui contribue à la polarisation du débat public et encourage des prises de position relevant de l’exclusion ou de la stigmatisation. Les contraintes culturelles poussent souvent à la censure ou à l’autocensure, notamment dans les zones marquées par les traditions culturelles. »
Sécurité des journalistes
Voici ce que dit le rapport en matière de sécurité des journalistes : « Le danger est permanent pour les journalistes camerounais, notamment pour ceux adoptant une ligne critique ou indépendante. Les journalistes sont régulièrement exposés : attaques verbales et physiques, arrestations et détentions arbitraires, procédures-bâillons, enlèvements, risques d’assassinat, etc. L’assassinat, en mai 2023, du chef du bureau de l’hebdomadaire The Advocate, Anye Nde Nsoh, à Bamenda, révèle à quel point les journalistes travaillent dans l’insécurité dans les régions anglophones. Le corps sans vie et gravement mutilé du directeur général de la radio privée Amplitude FM, Martinez Zogo, a été retrouvé cinq jours après son enlèvement en janvier 2023.
L’un des commanditaires présumés de son assassinat, l’ancien chef des opérations de la direction générale des recherches extérieures, a été arrêté en même temps que plusieurs autres complices. Mais l’enquête est loin d’être terminée. Nombre de journalistes connus font l’objet d’une surveillance. Le degré d’impunité pour les auteurs d’actes de violence envers les journalistes reste fort dans le pays. »
Sur le plan global
Une bonne note pour le Sénégal qui gagne 20 places et se classe à la 74è place dans le monde et l’Afrique du Sud à la 27è place sur 180 dans le monde. Le Burkina Faso perd 18 places. Le Nigéria est à -10, Mali -5, Rwanda 146è sur 180, la RDC perd 10 places, soit 133è sur 180. Dans ce classement, la Chine est 178è sur 180 et la Corée du Nord 179è. « la Russie (171e, – 9 places), où les médias sont sous contrôle de l’État ou d’oligarques proches du Kremlin, à la Hongrie (68e), où le gouvernement asphyxie les titres critiques via la distribution inéquitable de la publicité d’État, en passant par des pays où des lois sur les influences étrangères sont utilisées pour réprimer le journalisme indépendant « L’Érythrée conserve la dernière place du classement. Mais très curieusement, Israël qui tue « elle a tué près de 200 professionnels de l’information, dont au moins 43 dans l’exercice de leur travail, et impose un black-out médiatique sur l’enclave assiégée. Israël (112e) poursuit sa baisse dans le Classement (- 11 places). » La Palestine est à la 163è. (LIRE AUSSI : Rapport HRW 2019 : Réné Sadi met la diplomatie de côté et tir]].
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