Discours de Paul Biya depuis la Présidence de la République
Cameroun

Cameroun : présidentielle 2025 : zoom sur des regroupements contre-nature

En 92, on a eu l’Union pour le Changement ayant choisi comme tête de poule de la présidentielle Ni John Fru Ndi. Depuis là, plus rien. Certains de ceux qui en avaient pris part, avaient jugé bon de pactiser avec le pouvoir en place que l’on aurait pourtant pu renverser par les urnes. Une trentaine d’années après, ils reviennent vers ceux qu’ils ont trahis hier demander des alliances et pactiser sans gêne pour espérer le fauteuil le plus convoité. Ils peuvent vraiment marcher sur des morts sans se gêner ceux-là.

Des tentatives nombreuses ont jusqu’ici buté sur des égos surdimensionnés et des calculs trop tranchants de presque tous les challengers du Don Grand Man d’Etoudi en place. Aujourd’hui, la méfiance s’est appropriée tout l’espace naturellement réservé à la mutuelle et sincère collaboration dans la mise en place dune plate-forme politique commune de prise de pouvoir par les urnes.

Divergences critiques à la présidentielle

D’aucuns diront que le bal des hypocrites est lancé. D’ailleurs, au sein de cette opposition se regardent depuis et déjà plusieurs en chiens de faïence. L’arrivée de Bello Bouba Maigari, 1er Ministre du temps du Président Ahmadou Ahidjo et tributaire des 43 ans du Président Paul Biya, et celle de Isaa Tchiroma Bakary, ancien spokeperson du régime au pouvoir et tributaire de plus de 22 ans de ce régime combattu mais jamais égalé, ne sont pas bien pour les affaires de ceux qui clament le lead dans l’opposition. Leur poids politique en est immédiatement et irrémédiablement dimunié. (LIRE AUSSI :Cameroun : forte présence des séniles à la Présidentielle 2025).

Entre ceux qui prônent que les marigots aillent vers la rivière et ceux qui penchent pour un autre Cameroun possible sans les anciens collabos de ce même pouvoir vieux de 43 ans, fille unique de celui de la « colonie » indépendante en 1960, il est clair que s’est dessiné le clivage jeunes-vieux ou simplement individus anciennement aux affaires contre nouveaux et plus ou moins expérimentés.

Entre deux époques

Et cest ici que cette présidentielle d’octobre prochain a tout son intérêt pour le reste du peuple camerounais qui ne comprend pas comment l’on pourrait bâtir un autre Cameroun, nouveau et prospère, avec de vieilles outres sans en être du vin à boire. Ce peuple qui craint de l’autre côté de céder une partie de sa souveraineté à de nouvelles personnes n’ayant jusqu’ici rien prouvées, et qui pourrait changer de visage une fois assises à Etoudi, à l’immeuble étoile, au Sénat, à l’Assemblée Nationale, au Conseil constitutionnel, au Conseil économique et Social et dans plusieurs entreprises d’état comme PCA ou comme DG.

Oui, parce que ce qui se jouera en octobre prochain aura des conséquences directes, indirectes, à court, moyen et long termes sur l’avenir de toutes les institutions du pays. Aussi, des questionnements philosophiques de ces alliances vendues au bord des rues, à travers médias partisans et ou interposés, et dans les arènes politiques, restent actuelles. Que mettent-ils dans leurs alliances avec une vision politique de l’État qui les oppose, opposés dans la forme de l’État, sans avoir la même considération du vivre ensemble, opposée dans le choix du modèle de société, n’ayant ni la même idée d’organisation sociétale, ni la même idée de justice, ni la même considération des regions dans leur égalité, voire même pas la même conscience du patrimoine national dans les concepts « autochtonie », « allogénie », région, Mairie, Préfecture, CTD, etc. ?

Fils du système vs Créatures du régime (incongruité)

On peut aller aussi loin que la santé et le commerce pour dire combien ils sont si différents mais veulent croire aux alliances qui éclateront dès les premières nominations dans les ministères ou à la signature de premiers décrets. Risques de crises dans la repartition des postes et bienvenus le blocage de l’Etat, … crises politiques.

Ils ne s’accordent même pas sur le simple sujet des contraventions contre tout trouble à l’ordre public, à l’occupation des trottoirs, et sur le fait que ce soit la vraie police des gardiens de la paix qui applique cela, et non celle municipale de petits drogués et des mecs qui courent le long des rues pour bloquer le guidon des mototaxis. Les uns brandiront l’autonomie et la décentralisation là où je vois l’ordre public et la gestion du Cameroun chambardée.

Sans vouloir parler de la Gauche et de la Droite comme en Europe ou ailleurs, les Camerounais ne savent même pas à l’heure actuelle la philosophie réelle des partis qui prétendent renverser le RDPC et son libéralisme communautaire. Le parti politique dirigé par Cabral Libii Li Ngué essaie tant bien que mal d’expliquer la sienne que cela ne passe pas toujours.

La raison ? Les hommes qui incarnent ces nouvelles tendances sont des fabrications naturelles, forcées ou circonstancielles du régime en place, voire du système en cours. Et cela reste un point noir comme une tâche d’huile dans le ressenti et l’analyse faite par des constituants du peuple camerounais.


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saimondy

Directeur de la publication de Saimondy. Analyste géopolitique, Journaliste-écrivain et éditeur, artiste musicien et producteur.

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