Djaïli Amadou Amal remporte un nouveau prix avec “Munyal”

L’écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal a remporté mercredi, 22 mai 2019, la première édition du prix Orange du livre en Afrique. « Une fierté pour le Cameroun » selon Bidoung Kpwatt , le Ministre des Arts et de la Culture qui exhorte d’autres jeunes talents à briller sur les traces de leurs aînés.




Djaïli Amadou Amal obtient ainsi depuis le début de cette année, son deuxième prix après celui de la meilleure auteure africaine 2019 reçu à Paris en mars dernier. C’est son troisième roman après « Walaande, l’art de partager un mari » et « Mistiriijo la mangeuse d’âmes ». La cérémonie s’est déroulée au Hilton Hôtel et présidé par le Ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Kpwatt, représentant du chef de l’État Paul Biya. Ce  prix récompense un roman écrit en langue française par un écrivain africain. Et, publié par une maison d’édition basée en Afrique.

La plume de Djaïli Amadou Amal a su convaincre le jury

Ce prix est destiné à « dynamiser l’édition africaine et à offrir aux auteurs plus de visibilité à l’intérieur comme à l’extérieur du continent », selon Véronique Tadjo,la présidente du jury pour qui le choix qui vient d’être fait « reflète les grands enjeux contemporains à la fois universels et africains : religion, terrorisme, condition de la femme, gouvernance, écologie, parmi d’autres ». La lauréate recevra ainsi 10 000 euros, soit un peu plus de 6 millions 500 cent mille FCFA et bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage.




« Munyal, les larmes de la patience », est un roman saisissant paru aux Editions Proximité en 2017. Il lève le voile sur la condition des femmes au Sahel marquée autour d’une vertue cardinale : « Munyal », qui signifie patience. Cette vertu cardinale de la culture peule leur est enseignée dès le plus jeune âge. D’après le Jury, l’écrivaine camerounaise fait preuve d’une « maîtrise de construction entre trois voix de femmes, une immersion dans un univers étouffant d’épouses aux prises de pesanteurs de la tradition ». Écrivaine engagée, la romancière Djaïli Amadou Amal traite des questions de violences conjugales dans les mariages polygamiques. Puis, elle appelle à l’émancipation de la femme dans le Sahel et en Afrique en général.

59 titres, 39 maisons d’édition,16 pays

Pour cette 1ère édition, 59 titres ont été envoyés, proposés par 39 maisons d’édition, dans 16 pays différents. Parmi eux, six romans ont été sélectionnés fin février 2019 par 5 comités de lecture. Le jury était composé de Michèle Rakotoson (Madagascar), Elizabeth Tchoungui, Kouam Tawa (Cameroun), Fawzia Zouari (Tunisie), Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal), Yvan Amar, Valérie Marin La Meslée, ainsi que Nicolas Michel, romancier et journaliste, responsable des pages Culture de Jeune Afrique.




Présidente du jury, l’écrivaine et poétesse ivoirienne Véronique Tadjo a salué un roman et « une voix forte, sincère, révoltée, servie par une langue qui porte sa culture ». Djaïli Amadou Ama s’est ainsi distinguée parmi une sélection où l’on trouvait notamment « Chairs d’argile » de la Marocaine Salima Louafa (Afrique Orient), « À l’orée du trépas » du Sénégalais Khalil Diallo (L’Harmattan Sénégal), « Même pas mort » du Marocain Youssouf Amine Elalamy (Le Fennec), « La rue 171 » de l’Ivoirien Pierre Kouassi Kangannou (Eburnie), et « L’amas ardent » du Tunisien Yamen Manai (Elyzad).

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