Droits d’auteur : la Sonacam fait moins que le SMIC en 2020 au Cameroun

La Sonacam fait une nouvelle répartition des droits d’auteur depuis ce janvier 2020, après 2 ans de recouvrement. Mais le scandale est grand ! La somme remise à chaque artiste est moins que le SMIC. Elle est de 25 000 Francs CFA, le SMIC arrêté au Cameroun est de 36 270. Une « avance sur répartition des droits d’auteur », dit-elle. Ainsi, en attendant une répartition digne d’un vrai Organisme de Gestion Collective (OCG) soucieux de ses membres, la Société nationale camerounaise de l’art musical a pris sur elle d’offrir un pactole de bonne année à ses 1416 membres, à part égale. Une pratique et une somme qui ont poussé certains artistes à la révolte. Personne à ce jour n’explique logiquement avec des preuves à l’appui comment la Sonacam n’a que 25 000 Francs CFA, moins de 50 euros, pour chaque artiste après deux années de recouvrement.




Et aussi pourquoi la somme est la même, du son le plus joué au moins joué. Décidément le droit d’auteur reste l’un des casse-têtes de l’amélioration du niveau de vie, voire de la valorisation de l’artiste au Cameroun. Peu sont les entreprises privées qui le payent. Même certains médias qui pourtant meublent leur diffusion de musiques et de chansons sont réticents à le payer. Au contraire, ils sont courageux pour faire payer la diffusion à ceux qui leur apportent du contenu. Ceux qui écoutent, utilisent, vendent, augmentent la valeur de leurs services avec les produits de l’esprit doivent comprendre que la plupart des auteurs et compositeurs ne vivent que et par cette redevance. Il est malsain de danser, d’écouter, d’utiliser une chanson sans payer les droits requis.

La répartition positive des droits d’auteur

C’est non moins comme prendre le taxi d’un monsieur malade qui a une épouse, des enfants, des parents vieux et malades, rouler deux ans puis le laisser au bord d’une rue sans aucun regret et ne reverser au monsieur que 25 000 FCFA, alors que ce véhicule est son seul gagne-pain. La redevance du droit d’auteur n’est pas faite pour les seuls artistes ayant un nom et un visage, ceux-là savent bien se débrouiller. Personne ne peut dire avec exactitude au Cameroun dans quelle partie du pays est joué un artiste des moins célèbres. Ce pourrait être dans un bar du quartier le plus reculé du village le plus reculé de la Région du Sud vers le Gabon ou dans un Camion grumier à Yabassi dans le département du Nkam.




Ce pourrait se faire à l’heure où vous lisez ce texte chez un coiffeur ou dans un restaurant à Kolofata dans l’Extrême-Nord ou tout simplement à partir d’une clé USB d’un taxi dans un quartier de Deido dans le Littoral ou de Foumbot au Nord-Ouest. Une fois que l’on est dûment affilié à un Organisme de Gestion Collective (OSG), l’on a droit au minimum arrêté. Du temps de l’ancêtre de la Sonacam, la Société des droits d’auteur, Socadra, et même avec l’arrivée de la CMC avec l’artiste Sam Mbende, les artistes avaient bien aussi tous droit à un petit pactole à chaque répartition. Si la Sonacam fait bien de reverser à tous ses membres un minimum, celui-ci devrait-il être moins que le SMIC ? Ne doit-il par servir entre autres à la valorisation de l’artiste, à la solidarité citoyenne et au progrès social ?

La répartition négative

Si l’on peut reconnaître un bon point à l’équipe de la Sonacam qui a respecté cette norme logique depuis deux « avances sur répartition des droits d’auteur », comme il est écrit sur le bon de caisse délivré à chaque artiste – La première avait eu lieu en décembre 2018 – là où rien ne passe c’est la valeur du bon de caisse délivré aux artistes. Comment expliquer que des icônes dans l’art musical au Cameroun membres de la Sonacam, qui pour la plupart ont 5, 10, 15 albums et plus de 20 ans de carrière, aient chacun la même somme qu’un inconnu avec un album dont personne ne peut mimer une chanson dans aucun coin du Cameroun ? Comment comprendre que ces icônes dont les chansons sont diffusées dans les bars, les restaurants, les cabarets, les salons de coiffure, les cars de voyage se retrouvent avec 25 000 Francs CFA.




Moins que le SMIC après 2 ans de recouvrement ? Est-ce la seule faute des gestionnaires de la Sonacam, ou au contraire sommes-nous tous coupables, le Gouvernement en premier ? Si le droit d’auteur est le salaire de l’artiste, s’il sert aussi à diminuer la pauvreté sociale car derrière chaque artiste il y a une famille au sens large ou nucléaire, si cette redevance peut servir à une retraite plus humaine d’un auteur ou compositeur, pourquoi ne pas retenir à la source ou via les impôts la somme que chaque entreprise, chaque homme d’affaires, et chaque citoyen avec un NUI seront appelés à payer obligatoirement ? Une fois arrêté ainsi, l’accès à la redevance sera aussi facile que celle la CRTV et de quelques autres sociétés publiques.Cameroun : le droit d’auteur Sonacam offre moins que le SMIC en 2020

You May Also Like

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

En savoir plus sur Saimondy Arts et Culture

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading