Election à la Sonacam : laxisme ou incompétence du Comité électoral ?

Comité Electoral. De nombreux auteurs, compositeurs et éditeurs avaient affiché leur volonté manifeste à gérer la plus convoitée des structures dédiées aux œuvres de l’esprit au Cameroun : De Ambroise Essomba, DJ Bilik, Mikado Wafo, Pepsi BB, Raymond Tchengang, Jean Pierre Essomè. Ekambi Brillant, Ateh Bazore, Saint Désir Atango, Marco Mbella, Bony Mballa, Afo Akom, et sûrement que d’autres existaient encore, il en est resté que 4 grands challengers. Le jeune Wax Dey sorti de nulle part qui aura l’expérimenté et très compétent Marco Mbella pour 1er Vice-PCA. Ambroise Essomba jugé à tort ou à raison de mener une campagne basée sur l’appartenance ethnique, Jean Pierre Essomè qui a Adeline Mbengkum pour 1ère Vice-PCA, venue de l’équipe de Sam Fan Thomas qui a lamentablement échoué dans la gestion de cet OGC, en somme, une habituée à ce poste et le Dr. Ateh Bazore, qui présente de très bonnes références pour ce job, porté par le Ramca national, un regroupement des artistes du Cameroun de tous horizons. Il serait le candidat à abattre.




Issus ou non des mêmes regroupements artistiques, ils sont déjà sur le net et dans les médias classiques pour convaincre quelques 1250 artistes qui auront l’historique charge de voter les administrateurs et le PCA dans un scrutin à liste. La Sonacam renouvèle son équipe dirigeante. L’élection aurait lieu le samedi, 12 décembre 2020, sous la supervision du Ministre des arts et de la culture, Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt, qui a rappelé à l’équipe sortante la fin de son mandat, et surtout la fin de la prospection sur le terrain en ce qui concerne le recouvrement des redevances dues aux artistes musiciens.

Le comité électoral embarrassé

La rareté de membres remplissant scrupuleusement les conditions à remplir pour être candidat à cette élection embarrasse le comité électoral. Il tombe dans « la tolérance administrative », selon Marco Mbella qui, une fois de plus, dénonce la dérive dans le processus de validation des candidatures. Pour cet ingénieur en gestion des entreprises, mais très regardant du droit d’auteur et des procédures d’établissement des statuts et autres codes dans cette catégorie B dédiée à l’art musical, auteur à succès de plusieurs œuvres, des dispositions du code électoral sont en train d’être ignorées à cause de la difficulté à réunir dans une seule et même liste les personnes remplissant les conditions draconiennes à candidater.

Les éléments que Marco Mbella soulève semblent très pertinents : « la preuve de savoir lire et comprendre les états financiers … la preuve des compétences à administrer une société … la preuve de la maîtrise des techniques d’élaboration et de suivi de l’exécution d’un budget … Assurance de la maîtrise du concept du budget programme par le candidat … ». En plus de cela, l’Article 9 al. 2 de ce code électoral est complètement mis de côté. Ce dernier stipule que le comité électoral devrait passer chaque candidat à un examen pour avoir des preuves de ses compétences. Ce qui ne semble pas être en train d’être fait.

Des choix handicapants

Selon le code électoral adopté le 24 octobre dernier au palais des Congrès, le vote aura un scrutin de liste. Ce qui a pour conséquence dramatique de ne pas utiliser toutes compétences de cette profession pour sortir les ayants droit de la galère. La non-abondance des ressources humaines expertes dans ce corps de métier se pose clairement. Le peu qui existe se retrouve divisé et éparpillé dans des listes concurrentes.




Marco Mbella est avec l’inexpérimenté Wax Dey ; le calé Henri Fotso est avec le mastodonte Ateh Bazore ; l’expérimenté Jean Pierre Essomè est avec Adeline Mbengkum, vice-présidente de cet OGC depuis sa création en 2017, et qui a été à ce poste depuis deux précédentes OGC. Nous pouvons ne citer que ces six individus aux compétences indubitables, mais en dessous du PCA existent des administrateurs tout aussi divisés et éparpillés dans des listes qui toutes promettent le même bonheur aux artistes et une ère nouvelle et positive à la catégorie B des arts au Cameroun. Il aurait été plus bénéfique pour les artistes musiciens de former une équipe experte et de l’imposer auprès des votants. On aurait ainsi eu dans la même équipe, par un scrutin uninominal, toutes les compétences réunis chargés de voter en leur sein un Président. C’est aussi ce qu’a dénoncé Marco Mbella, une fois de plus, dans un « voice » sur « Whatsapp » adressé à ses collègues. Faut-il penser que le scrutin sera une fois encore repoussé afin de laisser les artistes libre cours pour des alliances ? En sera-t-il seulement possible, à l’allure où vont les choses, et quand l’orgueil pluri-dimensionné a pris le dessus sur la raison ?

Le Poste de PCA

Le poste de PCA est le plus convoité apparemment, un peu aussi parce que les équipes précédentes, depuis la Socam, voire la Cameroon Musics Corporation (CMC) de Sam Mbendè, ont été maîtresse du lucre et du positionnement que confère ce poste stratégique dans la gestion d’un établissement qui fait du chiffre. On se serait attendu à un tel combat musclé plutôt pour conquérir le poste de Directeur Général qui nous semble être celui du vrai dirigeant au quotidien de l’OGC en question. Le Directeur Général est effectivement au cœur des comptes de la société, gère effectivement les entrées et les sorties, décante certaines situations tendues entre artistes et veille à ce que la société prenne soin de ses membres, afin de ne plus en faire des laissés pour comptes.




Le PCA quant à lui n’en est que le représentant, l’interlocuteur auprès du Gouvernement, voire de l’Etat. Il est celui qui donne les grandes orientations, qui dit la marche à suivre et veille au bon fonctionnement de la société, notamment le respect du cahier de charges. Ainsi, sans en être le PDG, parce que les postes de DG et PCA sont bien distincts dans les statuts, on ne comprend pas vraiment la frénésie qui entoure l’élection au poste de PCA. Certains répondraient que c’est le salaire mensuel de 500 000 FCFA mis à disposition du PCA et les privilèges y liés. Car rien ne saurait justifier un tel salaire à un PCA qui n’a pas un bureau précis dans la structure, dont la présence n’y est effective que lors des conseils d’administration qui ne se tiennent pas tous les mois. Comment une société privée est-elle parvenue à payer plus chers les services d’un PCA contre ceux d’un DG ?

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