Géostratégie des concepts : nouveau terrain des guerres

La vie politique moderne des Etats africains enseigne que les combats se gagnent à présent au moyen de la géostratégie des concepts. Qui maîtrise les notions domine le monde. Combien de temps encore certains Africains perdront-ils le Nord du vrai combat ? La vie politique des Etats africains montrent clairement que les combats se passent au sein même de la géostratégie des concepts. Ce continent est le tube à essai des géopoliticiens occidentaux. Ceux-ci s’en servent comme d’un terrain de test des concepts politiques qu’ils sont les seuls à maîtriser.




En effet, il sera jusqu’à ce jour difficile à un Africain de vous expliquer clairement ce qu’il y a dans des mots tels que démocratie, alternance, multipartisme, la vérité des urnes, la volonté du peuple, globalisation, mondialisation, bonne gouvernance, etc. Puisque ce que l’on voit faire ou prôner sur le terrain par ceux qui veulent leur donner des leçons dessus, dans d’autres territoires du monde, est très loin dans tous les cas de ce qu’on lui a expliqué ces vingt dernières années. A chaque fois, l’Africain doit s’interroger quant aux mobiles réels du besoin parfois étonnant de ceux qui accouchent de ces concepts sur son sol. Ils sont prompts à se battre à griffes et à dents longues pour que les Etats d’un continent qui n’est le leur, adoptent ces modes de gouvernance qui sont les leurs. Adoptent le mode de gestion de la cité qui découle de leur civilisation. Mais qu’ils n’implémentent plus automatiquement chez eux. Ils sont dans la géostratégie des concepts. Chaque peuple sait pourtant auto-gérer depuis des millénaires.

Géostratégie des concepts ou la science du contrôle du pouvoir à distance

Un constat érigé en constance se dégage cependant : la pression est toujours énorme sur les présidents dits âgés, sur ceux qui ont mis long au pouvoir et sur ceux qui choisissent de diversifier les partenaires économiques. Sur ceux, jeunes et vieux qui refusent leur diktat économique, social, politique et sur d’autres comportements de la gestion de la société. Pourquoi ?




Tout simplement parce que certains pays dits puissants ont pris le parti d’utiliser ces concepts comme de nouvelles armes de contrôle, de déstabilisation et d’exploitation des peuples et des Etats. Et les victimes sont toujours les peuples qui ont cru au départ ou continuent naïvement à croire que l’on puisse se développer en exportant des concepts de gouvernance et de répartition de la justice sociale. A présent, on sait qu’on ne peut développer un pays tiers par ingérence dans ses affaires, voire dans ses prérogatives souveraines, fussent-ils une ancienne colonie. Cette géostratégie des concepts, on doit la maîtriser pour la combattre. La combattre ce n’est pas avec les armes et des discours creux, mais avec l’éducation des masses, la conscientisation politique sur des enjeux géostratégiques modernes puisque le peuple ne périt que par manque de connaissances.

Les leçons du scrutin de la RDC

En RDC, Kabila a fait tomber l’argument qui voudrait que seuls les présidents “âgés” peuvent aller contre les prédateurs de ce monde où les intérêts n’ont jamais cessés d’être grands. Son cas démontre que la maîtrise de la forte pression politique venant de ceux qui sont en face des pouvoirs africains ne peut être contenue que par ceux aussi qui ont longtemps fait des affaires avec les loups et qui comprennent très exactement leur nature. Cette force de l’expérience est acquise avec le temps mis dans les arcanes du pouvoir. Au gouvernement ou au sommet de l’Etat. Et c’est ici qu’intervient une arme de la géostratégie des concepts qu’est l’Alternance au pouvoir. L’alternance est un élément de la géostratégie des concepts.




Après avoir fait le tour de leurs concepts dits de modernisation de la société, l’Afrique semble arriver à saturation et non à maturation comme ils espéraient. Ce gros tube à essai qu’est l’Afrique a connu le temps des partis uniques commandés depuis l’ailleurs, des multipartismes, de la démocratie occidentale, du retour au multipartisme toujours par eux commandés. Il a traversé le temps de la limitation des mandats à gauche et s’est perdue dans celui du verrou qui sautait à droite. On peut citer depuis quelques temps les concepts équilibristes de la longévité au pouvoir, de l’alternance, et de jeunes dirigeants. Le besoin présent des occidentaux à ne plus avoir à faire avec des dirigeants avec une longévité au pouvoir du continent vient de leur incapacité à manipuler les sages d’Afrique. Et c’est dans ce point exact que se retrouve leur influence sur les Africains et quelques autres pays du monde. Le Venezuela par exemple.

La longévité au pourvoir

En effet, dans le point de la longévité au pouvoir, il est connu ce jour que, plus un président africain met long au pouvoir, même s’il y a été placé par les réseaux qui mettent et démettent les puissants de ce monde, contre les intérêts de son peuple, plus il finit par prendre conscience de l’arnaque qui s’est faite sur les richesses de son peuple et par un dernier sursaut d’orgueil, arrive à se retourner contre ses parrains d’hier. Cette prise de conscient tôt ou tardive pousse les dirigeants du continent dans la nécessité de la diversification des partenaires : militaires, commerciaux, financiers, et en conseils stratégiques. La seule issue possible à même de se protéger et protéger son peuple en suscitant la neutralisation automatique des puissances entre elles par intérêts rivaux.




Nous entrons ainsi de plein pied dans la géostratégie bien maîtrisée par les Présidents Joseph Kabila de la RDC lors du scrutin qui a vu Tshisekedi arriver au pouvoir, Paul Biya qui réveille les partenaires le plus souvent en retraits alors que la pression a quitté le subliminal, que Bachar Al-Assad a activé pour conserver l’intégrité de la Syrie. A présent il faut éduquer les Africains à se méfier de notions nouvelles que pondent ces entités dites puissantes qui utilisent la géostratégie des concepts pour déstabiliser les autres mondes. celles qui du jour au lendemain devient la mode de gouvernance. Il faut leur dire que seule la violence régit les rapport des Etats et des collectivités dans le monde. Mais aussi qu’il ne faut jamais embrasser le monde occidental sans un bouton rouge allumé dans son cerveau.

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