RDC : la présidentielle fait trembler les géants de ce monde

Pourquoi l’élection présidentielle en RDC fait-il trembler les géants de ce monde? Quatorze années après son accession à la magistrature suprême, Joseph Kabila que beaucoup avaient traité d’inexpérimenté, de jeune et de fébrile, a donné une grande leçon de science politique au monde. Mais pas seulement car l’élection présidentielle en RDC vient de démontrer, vu le contexte de sa tenue, que Joseph Kabila est aussi un vrai stratège qui a su déjouer tous ceux qui pensaient mener le pouvoir en RDC là où leurs intérêts seront seuls sauvegardés, loin de ceux du peuple congolais.




Depuis le scrutin du 30 décembre 2018, la CENI, l’organe indépendant en charge seul d’organiser et de proclamer les résultats provisoires des élections au Congo, subi une pression à nul autre pareil qui aurait pour but de la discréditer elle-même aux yeux du monde, mais surtout d’entacher la légitimité de monsieur Tshisekedi, le probable futur président. Il y a lieu de se demander pourquoi une simple élection dans le pays du Président Joseph Kabila a-t-elle mis ce pays au centre de toutes les batailles géostratégiques mondiales.

De Lumumba à Kabila fils en RDC

Depuis son indépendance en 1960, contrairement à beaucoup d’autres Etats du continent, la République démocratique du Congo n’a jamais vécu une transmission du pouvoir de manière pacifique. Jamais l’on n’a vu un président sortant céder sa place à un nouvel élu du peuple. L’on est toujours devenu président en RDC soit par les armes, soit par un assassinat. C’est ainsi que monsieur Lumumba a été assassiné, et dépiécé, puis dilué dans de l’acide au profit de Mobutu, qui après un règne qui aura duré 34 ans, sortira lui aussi par la petite porte, chassé du pouvoir par le mercenaire Laurent désiré Kabila qui l’exilera au Maroc où il mourra dans la poubelle de l’histoire.




Laurent désiré Kabila non plus ne passera démocratiquement le pouvoir, car quelques mois seulement après avoir prêté serment, il sera assassiné dans des conditions jamais élucidées jusqu’à nos jours. C’est son fils Joseph Kabila qui prendra les rênes du pouvoir alors qu’il avait à peine trente ans. On était dans la perspective, comme cela s’est vu avec tous ses prédécesseurs, que son pouvoir se solde par une coulée de sang, ce qu’il n’en est rien jusqu’à présent. Kabila a respecté la constitution, il a organisé les élections démocratiques sans effusion de sang. La CENI a provisoirement proclamé le vainqueur, mais la France, par la bouche de son ministre des affaires étrangères demande que ce soit quelqu’un d’autre qui soit déclaré élu.




Depuis quelques jours, les esprits se sont mis à chauffer en RDC après l’intervention inopportune de cet Etat européen dans les affaires internes de ce pays africain. La RDC est un vrai scandale géologique, c’est-à-dire un immense territoire avec un sous-sol qui regorge toutes les richesses dont a besoin le monde pour se développer. Par exemple, le Coltan qui sert à la fabrication des microprocesseurs d’ordinateur, de smartphones, de satellites spatiaux, des appareils de GPS dans toute la robotique, vient à 80% de la RDC. On peut donc comprendre pourquoi aujourd’hui une simple élection a mis ce pays au cœur des batailles de leadership mondial à l’issue desquelles chaque pays, puissant ou non, compte tirer son épingle du jeu afin de bénéficier en puissance, en pouvoir et en richesse.

Qui maîtrise le sol, les airs et le sous-sol de la RDC maîtrise le monde

Le coffre-fort du monde se ferme. Seulement, c’était sans compter sur la rapide prise de conscience du jeune lion du Congo, qui après cinq années seulement au pouvoir se retournera contre ceux qui disent haut et clament fort à présent de l’y avoir mis et attendent qu’il remette le destin des congolais entre leurs mains. Devenu persona non grata aux yeux de la communauté internationale autoproclamée, ennemi de plusieurs dirigeants de ce monde, décidé à œuvrer à relever le niveau de vie de ses concitoyens, monsieur Kabila sera traité de tous les noms habituels destinés aux hommes politiques africains qui refusent de servir de serpillières aux dictateurs occidentaux qui jusqu’ici n’arrivent plus à puiser comme avant dans le coffre-fort du monde après la révision du code minier.




La peur de l’occident n’est pas seulement qu’un des membres des BRICS, notamment le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et le République Sud-Africaine ne leur damne le pion, mais beaucoup plus que le pays de Patrice Lumumba ne se réveille de sa torpeur coloniale et ne réalise l’émergence rapide de toute l’Afrique. Le Chancelier allemand Helmut Kohl, le Général français De Gaulle et avant eux le roi des belges Léopold 2 et tous les penseurs de leur monde avaient clairement dit à leurs continuateurs, dirigeants et citoyens, que jamais, ils ne doivent permettre ni l’industrialisation, ni le développement, ni une vie décente de l’Afrique et des Africains. Un continent qui a autant de richesses, autant d’intelligence, autant de dynamisme, qui en plus reste aujourd’hui celui de toutes les possibilités avec une jeunesse à hauteur de 70% de sa population, est une vraie menace pour leur territoire sans sous-sol riche, avec une population vieillissante et décadente. Le contrôle de la RDC est un enjeu depuis des siècles, nous n’allons pas ici renier l’histoire.

Bon à savoir sur la pensée occidentale

Selon la Commission indépendante mise en place par la RDC, Félix Tshisekedi, le fils du plus emblématique opposant de cet Etat depuis son indépendance, est élu président de la république au soir du scrutin alors que beaucoup de l’y attendaient point. Les regards étaient pour Shadari Ramazani, le supposé dauphin du Président Kabila et pour Fayulu, le protégé du milliardaire Katumbi et de Victor Kamere qui se présente aujourd’hui comme la préférence de la communauté internationale qui fait tout pour invalider la sanction de l’élection telle que le peuple congolais l’a voulu. Ce qui est encore étonnant dans cette histoire, c’est que la contestation post électorale a été portée à l’ONU par la France, un pays tiers, sans aucun respect du principe du respect de la souveraineté des Etats.




C’est aussi un peu ce que la Russie, la Chine, la République Sud-Africaine et la Guinée Equatoriale ou encore l’organisme sous régionale telle que la SADEC ont rappelé au sein du mini-sommet vidéo conférence du Conseil de sécurité de l’ONU, il y a quelques jours. Les enjeux sont énormes et cela crève les yeux. Dans la logique des puissants de ce monde, il ne faut jamais un Etat fort, un gouvernement organisé, un territoire non violé et des institutions qui marchent en RDC afin de continuer leur pillage. Infantiliser les congolais, les pousser à s’entre-tuer, les désunir autour de la reconstruction de leur idéal de société, seraient donc les seules issues possibles données à cette partie de l’Afrique.

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