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Récompenses et prix au Cameroun : que valent ces nombreux Awards qui y naissent à chaque création de média ?

Récompenses, prix au Cameroun

Récompenses, prix au Cameroun

Les récompenses au Cameroun sont tellement contextualisées et personnifiées qu’elles finissent par obtenir des valeurs discutables face à l’absence d’un organisme national de la certification des prix. En effet, qui dans ce pays certifie les récompenses ? Qui y certifie la probité morale des membres du jury ? Quel est l’organisme national de la certification des prix camerounais ? Chacun peut-il créer son prix selon son carnet d’adresse et ses moyens ? Et en décerner à qui il veut et selon son propre sondage ? Sans aucun cabinet d’experts en vox populi pour la validation desdits sondages et autres moyens de classification ? Quelle serait donc la valeur réelle de nos prix décernés au Cameroun ? 




Les Grammy Awards ou gramophones récompenses ont été créées en 1958 par un organisme Gouvernemental américain : L’Académie nationale des arts et des sciences de l’enregistrement (NARAS); Les Récompenses de l’excellence dans l’industrie du cinéma américain et international, connus comme les « Oscars du Cinéma », sont décernés par  un organisme national américain : Academy of Motion Picture Arts and Sciences; Le prix Pulitzer, Récompensant l’excellence dans le journalisme, la littérature et la composition musicale est décerné par un organisme national américain qu’est l’Université de Columbia; Le prix Nobel est une récompense de portée internationale. Remis pour la première fois en 1901, organisée par la banque de Suède; Le prix Goncourt est un prix littéraire français récompensant des auteurs d’expression française, créé par le testament d’Edmond de Goncourt en 1892. La Société littéraire des Goncourt, dite Académie Goncourt, est officiellement fondée en 1902 et le premier prix Goncourt proclamé le 21 décembre 1903. Il est décerné par l’Académie Goncourt.

Les récompenses en Afrique

– Les Écrans noirs est un festival de cinéma africain, fondé en 1997 par le réalisateur Bassek Ba Kobhio, qui se tient tous les ans à partir du mois de juin à Yaoundé au Cameroun. Ses prix sont décernés par l’association des Écrans noirs récemment reconnue d’utilité publique par le Gouvernement du Cameroun. (Certification au plus haut sommet); Les Koras Awards sont créés en 1994 par le Béninois Ernest Adjovi, qui « s’improvise un beau matin organisateur de spectacles en Afrique du Sud », selon Wikipédia. L’événement se tient selon les possibilités de l’organisateur. On peut citer Afrima Musics Awards dont les récompenses sont validées par l’Union Africaine et ses 58 pays votants.




Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou ou FESPACO est l’un des plus grands festivals de cinéma africains. Il a des prix dont le plus connu est l’Etalon de Yennega obtenu le 10 février 1976 avec son film Muna Motot par le Camerounais  Dikonguè Pipa. Il est créé en 1969 sous le nom de « Premier festival de Cinéma Africain de Ouagadougou » par François Bassolet, Claude Prieux, Louis Thiombiano et Alimata Salembéré. Il est l’un des rares festivals de cinéma d’État encore existants dans le monde. Immaginons qui donne vraiment les prix. Etc. La tangente est bien là. Les prix en Afrique sont la plupart de temps portés par des personnes soucieuses de combler le vide laissé par la frigidité créative des institutions et organismes nationaux. Alors dans ces cas que valent nos prix donnés au plus offrant soutenant les organisateurs ? Ils naissent, vivent quelques ans, ne dépassant pas pour le cas du Cameroun la retransmission en temps réelle dans 2 télés privées. Jamais retransmis hors du pays.




Finalement, chaque télé a ses Prix, chaque radio ses récompenses et chaque presse ses Awards. Comme copiant les partis politiques, on défend les mêmes causes mais chacun est roi chez lui. On est divisés. Chacun à son artiste de l’année, chacun son homme. Politique de l’année, chacun son sportif de l’année. Chacun son disque de l’année. Parfois l’on se retrouve avec 2 disques de l’année différents, 3 différents artistes de l’année, Concurrence neutre et nauséabonde, marchandage avilissant, monnayage honteux, trafic d’influence de fierté creuse. Faisons comme les autres, mais faisons tout comme les autres pour avoir au moins un prix de valeur internationalement reconnue, acceptée et qui donne l’envie de crever pour l’avoir. Un prix respecté et respectable.

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