Science politique : les mots ont un sens dans la vie des Etats

Nous sommes en science politique où “Principal challenger” ne s’emploie qu’au cours d’une compétition. Les termes “Candidat malheureux” ou “second ” de la dernière présidentielle ont plus de sens juste. Sauf si vous vous êtes déjà lancés à la course à la Présidentielle 2025. Des présidents de parti ont été emprisonnés (à présent, on peut discuter sur le temps mis en cellule et les lieux). Exemple, J. J. Ekindi, comme Président du MP. Le nier c’est tomber dans le culte de la personnalité dont on accable Paul Biya. Une autre dérive, Kamto n’est ni plus jugé, ni encore moins condamné.




Mais dans nos médias, des journalistes et hommes politiques n’ont de cesse d’utiliser des expressions de condamné, d’embastillé. Ces expressions ont des significations strictes et des conséquences que la science politique dégage aisément. Cela ne sert pas notre cher opposant et entache son CV avant que le procès n’ait été rendu. Sauf si vous pensez qu’il vaut mieux pour lui d’y rester. Certains pensent qu’on en ressort intact.

Tout mythe peut être brisé en politique

Oui, si celui-ci n’a pas fait de lutte “propre” pour la justice. La masse ne pense pas, elle est comme téléguidée. Pourtant, lorsque cette masse ne sort pas ou ne se rebelle point, lorsqu’elle ne tombe pas dans le suivisme des discours de propagande et de politicien, il y a lieu de mettre de côté son appartenance tribale, partisane, originelle, nationale, raciale, pour se poser de vraies questions d’être pensant. Ce pourquoi on recherche le savoir et la vérité, ce qui fait de nous des individus intelligents.




Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi le « peuple » ne s’est-il pas (sou)levé pour moi ? Pourquoi n’adhèrent à mon combat que les aigris du parti que je combats, beaucoup plus les ressortissants de ma région que de toutes les autres, et en sous-marin, les frustrés du régime ? Pourtant j’essaie d’implanter mon parti sur le territoire national. Cela fait mal de le dire et beaucoup en seront contre. C’est l’image que renvoie certains partis de l’opposition aux citoyens. Et cela dure car sagement entretenu sur les réseaux sociaux.

Les preuves?

Par qui ? Si c’est par ces partis, alors quelle grave erreur de stratégie? Qui vous dit que ce ne sont pas des adversaires qui ont su qu’en continuant à insulter, à susciter la haine au nom de ce parti, ils finiront par le faire détester des citoyens, voire le faire craindre ? Où sont les stratèges de ce parti ? C’est maintenant qu’un vrai leader doit se lever pour laver cette image et faire enfin de la politique et non plus de la gesticulation maquillée en politique.




Lorsqu’un leader est arrêté pour un motif politique, cela ne se discute pas dans les chaumières. Cela se sait. Et lorsqu’un homme politique est arrêté pour des faits, des gestes, des attitudes, et des paroles condamnés par le droit commun, cela est sans ambiguïté devant monsieur le juge qui ne regardera que les lois et non pourquoi le pouvoir a activé ces lois, et à ce moment précis. Et ce sera à celui qui t’aura empêché d’apporter la preuve, contrairement au Conseil Constitutionnel où certains ont voulu faire croire aux Camerounais que c’était à Elecam ou au RDPC d’apporter la preuve. Cas d’école, heureusement, pour le Cameroun. On a le même parti, le même leader, mais deux juridictions différentes.

Contre le professionnalisme primaire en science politique

Si on est d’accord cette fois-ci, que c’est au Procureur ou au Commissaire du gouvernement d’apporter des preuves de rébellion, et autres incitations à la haine contre Sieur Kamto Maurice, demander que justice soit rendue au nom du peuple, cela implique automatiquement que c’était au MRC et à ce même Sieur Kamto Maurice d’apporter la preuve du Hold-up électoral en présentant 36 000 PV, disons les 32 qu’il a demandés à une juridiction qui n’a pas l’obligation juridique, voire processuelle de le faire car il était demandeur de justice, auteur de la requête près le Conseil des sages.




Nemo auditur propriam turpitudinem allegans qui veut dire « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude », le terme « turpitude » signifiant négligence, faute, comportement licencieux ou fraude. La naïveté en politique est ce qui aujourd’hui nous fait tout dire sur le sujet. On peut être bon juriste, mais piètre politicien. Et aveugle lorsqu’on se contente juste d’avoir pour conseillers des aigris et infiltrés par le camp adverse qui ne comprennent toujours rien de la science politique.

Sortir de l’autoflagellation

Je ne saurais terminer mon propos sans décrier ce professionnalisme primaire qui fait qu’autour d’une question sociale, d’un fait politique, face aux attitudes d’hommes politiques, nos médias invitent d’autres hommes politiques, les mêmes en plus, pour parler et décrypter les adversaires et amis de combat ou d’ennemis. Aimez la science ! Chers journalistes, sortez de l’auto flagellation qui ne vous grandi pas. Lorsque de telles choses arrivent, invitez les hommes de sciences, les sociologues, les philosophes, les économistes, les professeurs de droit, les constitutionnalistes, les maîtres d’école. Les spécialistes de chaque événement ou de chaque cas qui a surgi dans la vie en commun. Regardez comment cela se fait ailleurs.




Des hommes politiques, c’est juste une courte interview, si nécessaire mais pas sur des plateaux, sauf lors des élections car un homme politique est dans un ISME. Et tout ce qui est ISME relève d’un système, on n’en sort pas. Cela s’apprend en science politique. Même devant la vérité des faits et des chiffres, celui qui est contre un adversaire ne dira jamais à la télé que l’adversaire est intelligent, du moins pas sans biaiser, qu’il a bien fait, qu’il a une bonne politique et une bonne vision … c’est lui demander de se renier, ou du moins de renier ses propres convictions et jeter aux orties ses ambitions de gouverner. Si vous le faites, la société grandirait en sagesse, en sciences et peut-être en savoir, mais surtout en esprit critique. Ne pas le faire, c’est accompagner les ragots, exacerber les rancœurs et amplifier les divisions puisque, pour le peuple à éduquer, ce sera être avec moi ou devenir mon ennemi.

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