Interview de Dj Bilick : le fondateur de Zomloa Recordz dit non à la fête de la musique du 21 juin 2021 au Cameroun
La fête de la musique c’est dans deux jours. Depuis quelques semaines, Dj Bilick, le président de la commission de contrôle des programmes, des musiques en ligne et des répartitions de la Sonacam, ne ménage aucun effort pour sensibiliser ses collègues artistes sur la contre productivité d’un marquage jouissif du 21 juin prochain par les artistes. Le 21 juin est reconnu jour de célébration de la musique dans le monde entier. Si sa position est clairement assumée, elle serait pour autant une atteinte claire au respect des droits des uns et des autres. Une bonne partie des acteurs de l’art musical, c’est-à-dire artistes, éditeurs et producteurs, ne comprennent pas vraiment le souci de certaines personnalités du milieu à vouloir marquer cette date fête d’une tâche d’huile de revendications. Pour comprendre, nous nous sommes rapprochés du fondateur du label Zomloa Recordz afin derecueillir son opinion sur la question. Propos recueillis par Saimondy le 17/06/2021.
Bonsoir Président Bilick. À quelques jours de la journée internationale de la musique connue comme la fête de la musique, des artistes camerounais optent plutôt pour un boycott. Quelles en sont les raisons ?
Bonsoir Saimondy et merci pour cette ouverture. Les raisons sont multiples et tirées d’autres raisons lointaines. Les Artistes depuis fort longtemps ont toujours réclamé de la reconnaissance dans l’exercice de leur métier. Depuis 37 ans nos aînés comme Ange Ebogo, Dieu Ngolfe, Otou Marcellin, et même le MINAC actuel Monsieur Ismaël Bidoung Kpwatt, se sont mobilisés pour rédiger un Statut de l’Artiste. Un projet laborieux qui n’a jamais vu le jour. Alors pourquoi faire la fête ? Dans quelle ambiance ? Dans quelle condition de vie et de travail ?
En tant qu’activiste de la défense des droits des artistes camerounais, quelles sont donc les propositions que vous mettez sur la table pour l’amélioration des conditions sociales de l’artiste ?
Pour avoir un statut social, il faut au préalable être reconnu comme travailleur car notre métier est libéral. Nous avons besoin dans ce sens d’un statut de l’Artiste juridique professionnel. Il faut un cadre de travail adéquat, des écoles de formations des musiques, des salles de spectacles, mette une politique culturelle en pratique, réguler le secteur du spectacle avec des contacts légalisés et enregistrés aux impôts, l’Artiste avec un statut sera structuré et son métier sera florissant.
Pour de nombreux observateurs, les artistes sont pour beaucoup à l’origine de leurs malheurs : ils sont désunis sur l’essentiel, poursuivent des objectifs égoïstes et administrent leurs sociétés de gestion collective à la petite épicerie. Qu’en dites-vous ?
C’est juste et faux. Juste parce que les Artistes vivent pour la plupart dans la précarité. Et certains dans notre milieu profitent pour les manipuler avec quelques billets de CFA. Au moment où il faut être ensemble ils sont partagés : soutenir la mangeoire ou la Vérité… Et aussi, il n’y a pas de véritables Artistes dans l’âme parmi nous. Des aventuriers sèment le désordre en divisant les Artistes sur les Points essentiels. C’est aussi parce que pour mieux régner, il faut diviser. Mais telle est la devise les lâches. Des fonctionnaires sont assis sur nos droits et ne veulent pas que ça aille mieux chez nous. Conséquence, on va de sociétés en sociétés, sans issues, en faisant de mauvais casting, etc.
Le 21 juin prochain, comment ces artistes qui disent non à la fête comptent-ils faire passer le message de leur colère ?
Par un mémorandum, des doléances, en écrivant au premier Ministre, et en lui remettant cela. Nous comptons allez en masse vers notre administration le leur remettre car cette journée n’est certes pas une idée de Camerounais mais comme le 1er mai ou le 08 mars nous voulons faire entendre nos voix. Mais pas de Zik ce jour-là.
5/ Le bonheur des artistes ne viendrait-il pas aussi du fruit de leur travail ? À quand la première répartition de l’équipe du PCA ATEH Bazore dont vous faite partie ?
Combien d’années travaillent les Artistes et périssent sans véritablement gagner leurs Droits ? Dans un environnement normal, il faut attendre des années avant de faire des répartitions dans la norme. Il faut réunir les instruments techniques pour faire une répartition dans la norme. Maintenant nous sommes à chaque fois dans une refondation, dont point Zéro. Dans un tel environnement il est difficile de faire de bonnes Répartitions surtout que les querelles ne cessent pas … Les répartitions ont eu lieu en début juin 2021, disons du 11 au 13 dernier avec la commission de contrôle des programmes, des musiques en ligne et des Répartitions. L’équipe dirigée par le PCA ATEH Bazore vient de valider et le DG Lazare Amougou a publié la liste. Dès ce 21 les artistes passent à la caisse.
Dj Bilick, mais qu’est devenu le Mouvement « Debout pour nos droits » ?
DEBOUT POUR NOS DROITS est un mouvement fort qui a connu du succès lors de la défense des droits des Artistes concernant des Avoirs CMC/Socam. Le mouvement est là, en Hibernation … On va le réveiller.
Pour finir DJ Bilick, comment se porte votre label Zomloa Recordz et quelles en sont les nouvelles perspectives ?
Merci. Le label pour le moment ne produit pas. ZOMLOA Recordz est né en 1996 et a connu des années de gloire. Nous sommes toujours là. Nous reviendrons avec des nouvelles idées, la nouvelle Vibe. Le concept actuel des Zik urbaines a été aussi grâce à ce label qui a donné la possibilité aux jeunes de se développer artistiquement et socialement. Nous avons posé les bases. Les perspectives sont là : réédition des compiles ZOMLOA Familia, des inédits à rééditer, dénicher de nouveaux talents. S’organiser à la structuration, etc. Bref Dieu nous redonnera une santé financière.
Merci pour votre Disponibilité.
C’est moi qui vous remercie. Merci beaucoup.
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