Les artistes camerounais vers un autre 21 juin sans statut social
Les artistes camerounais sont en rogne. Danser, chanter et faire musicalement parlant la fête le 21 juin au Cameroun n’est-il pas comme accepter que nos femmes et filles soulèvent les Kaba et se saoulent la gueule le 8 mars au lieu de parler des vrais problèmes qui minent leur genre et leurs conditions de travail dans un monde brutalisé par le plafond de verre ?
Cela me froisse l’esprit d’entendre pleurnicher les artistes – icônes, has been et new comers – au lieu de parler de table ronde, de séminaire d’informations, d’investir l’espace public pour faire de ce jour celui où l’art sensibilise sur des droits sociaux de l’artiste; que la Sonacam n’en profite guère pour en faire un jour écho pour la cause des artistes musiciens; que la SCDV n’ait rien prévu pour prendre l’opinion nationale et internationale à témoin sur les conditions de vie de ses nombreux membres. Mais au nom des libertés individuelles et de l’insistance de la bêtise… Au nom de l’absence de solidarité entre les artistes musiciens… Faire ou pas la fête risque avoir le même effet que celui d’une belle occasion manquée. (LIRE AUSSI : Le Cameroun est le 7ème pays africain en meilleure qualité de vie).
Pourquoi brandir son mécontentement comme artistes ?
Les artistes doivent imposer le respect de leurs arts, ainsi que de leur métier. Si nous sommes d’accord que la musique est un art et qu’être payé comme artiste en fait une profession, alors réclamer le respect du Droit de travail dans les métiers des arts, cette même considération qu’a eu le métier des armes hier, des sports aujourd’hui, de l’enseignement dans le temps, etc. ne devrait pas autant diviser les artistes musiciens eux-mêmes. Et en faire de vrais guignols dans les réseaux sociaux. Instrumentalisés politiques ou non, appellation statut de l’artiste ou statut social, personne ne peut ignorer ce jour de quoi il est question au fond : les artistes musiciens camerounais veulent, réclament, exigent, brandissent leur droit au bien-être, au mieux-être, au vivre-ensemble, au mangeons ensemble. Comme citoyens et comme professionnels. Ce statut doit être automatique car adossé aux lois en vigueur dans la République du Cameroun (citoyenneté et professionnel) et aux normes de l’OIT.
D’ailleurs, l’État que tous nous formons a tout à y gagner : taxes, impôts, lutte contre la pauvreté, baisse du taux de précarité, autonomisation des prises en charge sanitaire de nombreuses familles, l’ordre public, émergence de nouveaux pôles de richesses, émergence des investisseurs locaux, entrées de devises, rentabilité des espaces de spectacles tels que les stades et la création de véritables salles de spectacles, sans oublier la vivacité culturelle du pays qui entraînera le développement du tourisme et l’aménagement des sites touristiques. Voyez-vous, tout est lié. Et tout existe pour un Cameroun avec des citoyens beaucoup plus heureux.
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