Lady Ponce chanteuse Bikutsi
Musique

Lady Ponce ou Planet Ponce : amalgame sur une facture de la Sonacam

La sortie violente de l’artiste camerounaise Lady ponce fait du buzz sur la toile depuis un peu plus de 48 heures. Et pour cause, une facture de 400 000 FCFA déposée le 28 avril 2022 à 10 heures (voir l’image plus bas) sur la table de son entreprise, le Snack bar « Planet Ponce » par la Société Nationale Camerounaise de l’Art Musical, en abrégée, Sonacam, l’Organisme de Gestion Collective  (OGC) exerçant dans le droit d’auteur, dans l’art musical au Cameroun. Cette facture est selon le libellé une « convocation » pour le Snack bar Planet Ponce de l’artiste Lady Ponce situé à Messamedongo.




« La Sonacam, qui me spolie profondément depuis des années et qui m’a rarement donné ou presque jamais, mes droits d’auteur est venue laisser une facture de 400.000 FCFA, en relation avec les droits d’auteur au sein de mon complexe. » L’artiste a succès Lady Ponce demande à la Sonacam de lui dire sur quelle base cette facture intervient alors même qu’elle ne figure pas ou que très rarement dans les répartitions de cette dernière. Et qu’en plus, ce sont ses propres chansons qui sont diffusées dans sa boîte. « J’hallucine ou c’est de la sorcellerie ? C’est uniquement ma musique qui est distillée dans mon complexe à longueur de journée et les artistes que j’invite pour la promotion de la culture sont payés à mes frais. »

Incompressible pour Lady Ponce

Avant toute opinion libre, il faut faire remarquer que la Sonacam agit ici, dans le cadre d’un mandat de 4 autres OGC que sont SCAAP, Sociladra, Socadap, SCDV. Et que le procès fait contre le seul OGC Sonacam pourrait se présenter injuste. D’autant plus que les 400 000 FCFA sont pour 5 OGC, voire plus. L’artiste, qui renvoie en arrière-plan le patron de Planet Ponce, ne comprend donc pas comment cela peut être possible qu’elle soit taxée dans sa propre boîte et sur ses propres œuvres dont le reversement n’est pas assuré en retour en faveur de ses droits d’auteur. Il faut dire que vu ainsi, cela paraît une incongruité incroyable. (LIRE AUSSI : Lady Ponce promet à Aboubakar Vincent des massages …).




Mais une analyse plus poussée demanderait à séparer l’artiste et la femme d’affaires, la scène, les œuvres et l’entreprise qui utilise ces œuvres. Il faut savoir séparer les deux, quoique c’est la seule et même personne qui joue ces 2 personnages. Quoique cela soit intolérable qu’elle ne soit pas dans la liste des répartitions de la Sonacam, selon ses déclarations. En tant que femme d’affaires, Lady Ponce doit comprendre que la facture (qu’elle qualifie ici de « ce torchon de reçu« ) est adressée à une entreprise selon les activités de celle-ci. Certes, le montant peut être discutable car il dépend de critères préétablis et de calculs sur le temps et les volumes, et qui peuvent parfois ne pas être respectés par nos OGC camerounais encore brouillon dans les perceptions.

Facture et redevances

Encore que ce ne soit un impôt. Quant à la redevance dont elle aurait droit si elle est membre de l’OGC Sonacam, et même si elle ne l’est pas (la Sonacam paye les œuvres non documentées), elle a droit de s’en plaindre et même de la réclamer. Dans la mesure où cet organisme perçoit de la CRTV et même des entreprises brassicoles ou téléphoniques, pour ne citer que celles–ci, dont on sait utiliser ou diffuser les œuvres de Lady ponce. Mais ceci est un autre registre qui n’a rien à voir avec ses droits d’auteurs. Selon ma modeste connaissance du sujet, 400 000 FCFA pour certaines entreprises n’est qu’une fleur donnée.




Seulement, l’on ne peut s’avancer sans savoir sur quelle base les calculs ont été faits. Il faut aussi noter que la cheffe d’entreprise (ou l’artiste selon qui s’exprime dans sa publication) ne dit à aucun moment ne pas vouloir payer cette facture. Elle menace plutôt clairement, avec un langage un peu mal tenu, de mettre son conseil au travail afin de lui faire recouvrer l’argent provenant de ses droit d’auteur dont elle accuse la Sonacam de ne pas avoir libéré à son profit depuis. (LIRE AUSSI : Sonacam : assemblées générales en difficulté à Yaoundé).

Sauver le droit d’auteur

« Défalquez bien ce que vous vous voulez bande de sales de vautours. Parce que mon conseil et moi, nous prenons la calculatrice et l’élan pour la réclamation de mes droits d’auteur et je vous assure la facture là, sera véritablement salée. » Ecrit celle qui fait danser chaque jour des millions d’Africains. Mais y a-t-il une disposition qui demande de défalquer dans ce que doit payer un snack bar dans une quelconque somme de droits d’auteur qu’aurait perçue son propriétaire si celui-ci est membre de cet OGC ou simplement un artiste musicien ? Le faire ouvrira sûrement un précédent et coulerait définitivement le droit d’auteur au Cameroun.

Facture Planete ponce
Facture Sonacam pour Planet ponce

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Simon Ngaka

CEO et rédacteur en chef de Saimondy, journaliste et analyste géopolitique, écrivain et éditeur, artiste-musicien et interprète, Producteur de musique. En 2009, il créé le label Saimondy.

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